Jusqu’où ira la « mobilisation générale » ? Giorgio Agamben a-t-il raison de craindre la menace liberticide d’un état d’urgence sanitaire ? Et au « jour d’après », saurons-nous séparer le bon grain de l’ivraie ?
Le Premier ministre vient d’annoncer un « pont aérien » pour aller chercher, d’ici le 30 juin, 1 milliard de masques de protection en Chine. Faut-il vraiment s’en réjouir ?
Saisi par la Direction générale de la santé (DGS), Santé Publique France a remis en mai 2019 un rapport « dans le cadre de la préparation à une pandémie grippale », qui porte notamment sur le besoin en masques. Des recommandations visiblement mises sous le boisseau.
Si le « jour d’après » consiste à simplement refermer la parenthèse, et à reprendre le cycle infernal qui a permis l’émergence et la propagation du virus, nous aurons perdu l’occasion que peut nous offrir ce « temps suspendu » pour reconsidérer les paramètres du logiciel qui guide nos existences.
« La pandémie est le signe que l’espèce humaine peut disparaître, et que les autres animaux, alliés aux microbes qu’ils partagent avec nous, se vengent des mauvais traitements que nous leur imposons. » (René Dubos, 1973)
Le confinement peut se révéler anxiogène, non seulement parce qu’il manifeste la dangerosité sociale du virus, qu’il rend perceptible le risque d’isolement, mais aussi parce qu’en creux, il fait sas de transition vers un autre monde où nous devrions renoncer à nombre de nos confortables habitudes et certitudes.
Qu’allons-nous devoir sacrifier, dans nos modes de vie, pas seulement pour stopper ce coronavirus-ci, mais pour prévenir de futures pandémies et autres catastrophes biologiques, climatiques, sociales, etc. ?
De "réseau social" en blog, pas un journal de confinement, non. Plutôt une chronique aléatoire et feuilletionesque des temps présents, certainement passés et éventuellement à venir.
VERBATIM ET SOUS-TEXTE. Dans un « rien à dire » qui caractérise l’adresse à la nation du Président de la République après l’incendie de Notre-Dame, Emmanuel Macron a dit beaucoup. De lui-même, et d’un exercice du pouvoir où la charpente de sa « monarchie éclairée » ne parvient plus à soutenir la flèche d’un horizon transcendant.