Le positionnement de chacun sur l’Europe se complique du fait que nous avons tous été victime d’une propagande insidieuse. Pendant des décennies, l’Europe nous a été vendue comme l’incarnation de la générosité, de la paix et de l’ouverture aux autres. Force est d’admettre que nous avons dû déchanter, mais un certain nombre d’entre nous ne savent pas quoi faire de ce désenchantement.
Le rédacteur en chef de l’Obs vient de signer un édito à dormir toute la Nuit Debout, où il explique que le mouvement "En Marche" de Macron et le rassemblement de la place de la République, c’est grosso modo la même chose. Ce n’est pas dans le Gorafi, c’est en première page de l’Obs.
François Hollande s’est fait élire sur l’idée qu’il y avait en lui quelque chose de socialiste. La réalité fut telle que tout le monde le considère aujourd’hui comme un traître à sa cause. Ce scénario du reniement n’est-il pas exagérément optimiste, dans la mesure où il laisse entendre qu’un futur président socialiste plus loyal envers son idéal pourrait sauver la situation ?
Le 8 mars dernier, Mediapart a publié un article d’Amélie Poinssot avec une vidéo où l’on peut entendre le témoignage très fort d’une française, Agnès Matrahji, qui vit à Lesbos depuis plus de vingt ans avec son mari syrien. Un témoignage qui, encore une fois, pose la question de la démocratie en Europe.
L’idéologie libérale se résume en quelques mots : Dieu est mort, vive le Marché ! Elle a divinisé l’égoïsme au point que tout ce qui est susceptible d’entraver l’intérêt personnel doit être aboli. Toutes les structures, tous les garde-fou, toutes les régulations. Pour quel résultat, exactement ?
Après avoir étudié Auguste Comte dans un cadre académique (sans que le personnage éveille en moi un enthousiasme excessif, il faut bien l’avouer), je l’ai redécouvert dans le livre très éclairant de Christian Laval, L’Ambition sociologique (d’abord paru en 2002 dans aux édition La Découverte et republié en 2012 chez Gallimard, collection Folio essais).
Les mésaventures financières de la Grèce ont le mérite de nous faire comprendre comment des institutions comme la Commission européenne, la Banque centrale européenne ou le FMI préparent les esprits à accepter que, partout dans le monde, la démocratie soit progressivement remplacée par la tutelle disciplinaire des créanciers.
Le 24 novembre 2015, le premier ministre Manuel Valls a chargé une commission présidée par Robert Badinter « de dégager les principes juridiques les plus importants à ses yeux » en matière de législation du travail. Le résultat vient d’être rendu public.