Parées des habits du « bon sens », les évaluations nationales standardisées qui se déroulent actuellement, loin de permettre d’améliorer la performance de notre École, ne servent qu’à renforcer la perte de sens de l’enseignement et des apprentissages.
Le discours du NFP sur l’École propose de rompre avec les politiques menées jusqu’ici, mais ne met pas en cause la politique des savoirs, qui est pourtant au coeur des inégalités scolaires.
En cette rentrée scolaire sans ministre autre que démissionnaire, il est bon de revenir à la circulaire de rentrée 2024 et d’y percevoir le piège des mots consensuels pour habiller en termes généreux une politique ségrégative de fait.
Rompre avec les politiques scolaires passées, c’est sortir des non-dits qui empêchent l’École, de réformette en réformette, de sortir des inégalités qu’elle accueille et sédimente au lieu de les réduire.
Sans mixité des savoirs, la mixité sociale ne saurait venir à bout des inégalités sociales et scolaires à l’Ecole. C’est un enjeu majeur, mais jusqu’à présent non mentionné dans le programme, de la grande loi d’éducation annoncée par le nouveau front populaire.
Dans leur dernière livraison, les Carnets rouges éclairent les enjeux démocratiques de la stratégie de focalisation sur les « savoirs fondamentaux » : le « bon sens » comme masque pour la reproduction des élites sociales.
Pour gagner en profondeur, la réflexion sur l’École ne s'enrichirait-elle pas si on se questionnait sur l’expérience réelle que l’on peut y faire de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et de la laïcité ?
L’éducation au développement durable, quand elle sort de la périphérie des enseignements et aborde les enjeux sociaux, économiques et politiques de la durabilité, peut devenir un puissant levier d’action collective et de formation démocratique. Panorama de la question avec le dernier numéro de la Revue internationale d'éducation de Sèvres.
Où l’on propose au premier ministre et à sa ministre de l’éducation de « sanctuariser » le budget de l’éducation nationale en déployant autour de lui un « bouclier » pour le protéger des coupes budgétaires.