Le programme de la NUPES ne manque pas de propositions utiles pour réduire l’impact des origines scolaires sur les destins scolaires. Mais en dehors de nouveaux enseignements pratiques, il ne modifie pas l’équilibre actuel des savoirs enseignés, qui est un facteur actif de ségrégation scolaire.
La pression scolaire, c’est celle d’une organisation conçue pour ne concerner qu’une minorité de la jeunesse Lycéennes et lycéens plus nombreux en burn-out : une invitation pressante à repenser le curriculum.
Après cinq ans de focalisation obsessionnelle sur les enseignements fondamentaux à l’école élémentaire, un rapport de l’IGESR dresse un état des lieux riche d’enseignements sur les effets induits de ce choix politique. On ne peut que souhaiter une autre politique des savoirs.
L’enquête de la Cour des comptes sur les inspecteurs territoriaux du premier et du second degré dresse un tableau juste de la réalité du travail de ces inspecteurs sans expliciter le lien entre les insuffisances et incohérence qu’elle souligne et le caractère systémique d’une organisation pédagogique et éducative fondée sur un cloisonnement généralisé.
Il ne faudrait pas que l’avenir du service public d’éducation soit absent du débat politique à l’occasion des législatives de juin. Selon que les enjeux seront clairement posés ou non, en fonction aussi des expériences conduites dans divers pays, les cinq prochaines années se traduiront par moins ou mieux de service public d’éducation.
Quand les ministres de l’éducation de l’Union européenne se retrouvent ce mois-ci à l’occasion d’un sommet consacré à l’éducation, ils ne mentionnent ni la démocratie ni la coopération dans leurs objectifs partagés de formation du citoyen.
Un des derniers décrets de l’ère Blanquer, publié au JO du 14 avril, ajoute l’environnement à l’appellation des comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté. C’est l’occasion de vérifier la manière dont la pensée éducative officielle traite les enjeux majeurs de la formation des jeunes d’aujourd’hui.
Quand on annonce un taux record d’abstention à la prochaine élection présidentielle, et, pour une part de ceux qui votent, des abîmes de perplexité, on peut interroger la manière dont se forge, par l’expérience, au lycée, la culture civique des électeurs.
Proposer une école de l’égalité et de l’émancipation sans questionner aucunement les savoirs qui sont transmis à l’Ecole et l’effet de discrimination qu’ils ont sur les élèves, c’est le point aveugle des propositions de M. Mélenchon sur l’éducation.
Le populisme éducatif est au rendez-vous de l’élection présidentielle. Cela témoigne d’un mépris certain des citoyens et d’une méconnaissance volontairement entretenue des réalités de l’Ecole française par des acteurs politiques de premier plan.