Russie, 1937. Un jeune procureur idéaliste, broyé par la machine de l’ordre. Avec Deux procureurs, en compétition à Cannes, Sergei Loznitsa signe un film historique qui résonne douloureusement : reflet d’un régime d’intimidation toujours actif dans la Russie de Poutine, et miroir déformant d’un usage galvaudé du mot « stalinien » dans l’actualité française.
Par jumel.sandra
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Relire le procès Mazan à la lueur de « Triste Tigre » de Neige Sinno c’est faire de Gisèle Pélicot le sujet de son histoire. Montrer que les hommes violent parce qu’ils le peuvent, montrer les insuffisances du système pénal, pour que la vigilance aussi change de camp.
Par jumel.sandra
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Sous couvert de redonner la voix au peuple, c’est un déni de démocratie que le président français organise. Sur fond de précipitation électorale, de concentration des médias et de politique libérale, l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite paraît inexorable. Sauf si la gauche parvient à faire de cette menace un ciment mobilisateur.
Christophe Honoré filme Mastroianni, transformant Chiara en Marcello son père, grand acteur italien décédé en 1996. Une expérience psychanalytique, une métaphore du jeu d’acteur plus dérangeante qu’inspirante.
Couronné de la Palme d'or « Anora » de Sean Baker explore de nouveau la sexualité à la marge. À travers une narration maîtrisée et des personnages attachants, Baker trace le conte de fée raté d'une strip-teaseuse dans le Brooklyn contemporain. Il rend hommage aux travailleuses du sexe dans son discours comme dans son film, sans livrer vraiment un portrait d'émancipation.
Magnus von Horn rejoue un drame national qui a secoué le Danemark au début du XXeme siècle. A travers la déformation des visages il explore les mutilations auxquelles la misère et la guerre exposent les corps. Le film dresse un portrait nuancé d’une femme aux multiples visages, mais pèche par ses intentions démonstratives évidentes. En compétition officielle au Festival de Cannes
Dans le sillon de The Lobster avec son ton cynique, The Kind of Kindness explore davantage l’absurdité de la démarche cinématographique. Autrefois plus politique et philosophique, les trois nouveaux contes de Yorgos Lanthimos s’épuisent dans la recherche d’imprévisible. Le film s’abîme doucement dans une déprime ouatée. En compétition officielle au Festival de Cannes
Un mari endeuillé obnubilé par le corps de sa regrettée Becca, un cimetière high-tech qui permet d’assister à la décomposition du corps en temps réel, une profanation louche et des théories du complot. « Les Linceuls » de Cronenberg est un film maussade qui objective le corps des femmes. En compétition en sélection officielle au Festival de Cannes.
Fable sociale et onirique, avec « Bird » Andrea Arnold dresse un portrait doux et émancipateur d’une adolescente en pleine mue dans un environnement hostile. Contre la violence larvée d’un espace urbain masculin et toxique, Bailey convoque les forces animales et la légèreté du rêve. En Compétition officielle au Festival de Cannes
Par jumel.sandra
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La force du portrait d’Ali Abbasi est d’opposer l’empathie à la cruauté, la force de l’enquête à l’impunité. Il déconstruit ainsi intelligemment le mythe du patriote américain. En compétition en sélection officielle au Festival de Cannes. « The Apprentice » d’Ali Abbasi, avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova…