Nous avons du mal à dire les choses telles qu’elles sont. Parce qu’elles sont difficiles à entendre, contreviennent à nos valeurs, ou nous mettent face à nos contradictions. De là notre difficulté à user de l’expression « un chat est un chat ».
Le vrai c’est ce qu’il reste lorsqu’on a épuisé le stock d’âneries. Ce stock semble aujourd’hui plus imposant que jamais. Mais vu le nombre de bouches en capacité de débiter, on est serein. Il y a bien un moment où un gars finira par dire le vrai.
Il est difficile de lire ce qui n’est pas écrit. Une feuille blanche par exemple en dit peu sur ce que pense l’auteur. Mais si cette feuille blanche est la réponse donnée à une question précise, alors cela peut - il changer la donne ? L’absence de preuve devient - elle une preuve de l’absence ?
L’attente vit d’espérance ou d’ennui. C'est selon. Mais aujourd’hui, l’attente s’est rangée sur le côté. Elle n’a plus rien à faire. Elle n'a plus rien à durer. L’attente se regarde dans le miroir, se recroqueville sur elle-même. Attente involutée.
Le 7ème art est en rut. Personne n’a encore vu le nouveau film du réalisateur islandais, Tütüt Klacksson, mais tout le monde en bave d’excitation. Le synopsis : « Demain, le monde se réveille, les yeux bouffis et la tête dans le cul, l’Homme a perdu le goût de la vie ».
Peut – on entendre la forme d’un con ? J’ai envie de dire oui, même si la science est dubitative. Certes, tous les cons ne font pas du bruit, de même tous ceux qui font du bruit ne sont pas tous des cons. Mais le con qui fait du bruit est toujours le même.
J’ai beau tendre l’oreille, je n’entends pas la Fiat Topolino de Nicolas Bouvier. Rien de bien surprenant, son « usage du monde » a mal vieilli. Il faut dire qu’on ne l’a pas aidé. On a même complètement foiré. Qu’allons - nous faire d'un monde brisé ?
Je crois bien que non. La connerie ne semble pas s’user si l’on s’en sert. Moi - même, quand j’ai décidé d’être con, je m’étonne de disposer d’autant de ressources. Et je peux être très con.
Après le zombie errant, le zombie calculant. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle génération d'entreprises zombies. Plus austères, plus hostiles ? Y a-t-il encore une once d’humanité chez cette entreprise zombie 2.0 ? Le débat est vif entre les grands penseurs qui s'interrogent sur le zombisme