Il est des livres rares dont on ne sait pas bien, de but en blanc, pourquoi on les a aimés : si c’est à cause de l’histoire qu’ils racontent, de la violence des événements qu’ils mettent en scène, du formidable héroïsme dont ils témoignent; ou si c’est à cause de l’auteur qui transparaît, discrètement, en arrière plan du récit, de la part d’humanité si touchante, si chaleureuse, si généreuse, que l’on devine en lui.
Cher Jean Gadrey, je veux, par cette lettre, vous présenter mes excuses. Car vous venez de faire l’objet d’une mise en cause publique véhémente par le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi. Or, je dois ici le confesser : celui qui aurait dû être mis en cause, ce n’est pas vous ; c’est moi. Je veux donc battre ma coulpe.
A la veille du débat que Mediapart organise, jeudi 29 mars au Théâtre national de Chaillot sur le thème « Des économistes au-dessus de tous soupçons ? » en présence de nombreux économistes ou chercheurs, je voudrais apporter ici, par avance, une première pierre à cet échange.
Je dois avouer que j’ai cru, au premier coup d’œil, qu’il s’agissait d’une farce. Oui ! Lors que j’ai lu ce communiqué de presse annonçant que le journal Le Monde s’était associé à l’Association française des entreprises privées (Afep) pour organiser un colloque, je n’ai pas voulu croire que ce journal était tombé si bas.
Il était difficile de suivre l’émission de propagande organisée dimanche soir 29 janvier pour Nicolas Sarkozy simultanément sur huit chaînes du secteur privé comme du service public, sans penser au titre du documentaire Les nouveaux chiens de garde, qui a été réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat et qui est sorti en salle le 11 janvier dernier.
Pas lui ! Et pas cela ! On a beau être habitué à entendre Alain Minc pérorer partout et à tout bout de champ ; on a beau le voir, invité plus qu’à son tour, jusqu’à l’overdose, dans toutes les émissions de radio et sur tous les plateaux de télévision, on aimerait malgré tout qu’il ait la décence en quelques circonstances de se taire.
Lors du lancement du pré-site de Mediapart, le 2 décembre 2007, j'ai consacré le premier billet de mon blog à expliquer pourquoi j'avais choisi de l'intituler Le Réveil, en mémoire d'un journaliste courageux, Charles Delescluze, qui, dans son combat contre le Second Empire, avait fondé un journal portant ce nom.