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Un tantinet cabot, s’appliquant toujours à séduire ses auditoires, Frédéric Lordon ne répugne pas à dire de lui-même qu’il a mauvais caractère. Pour tout aussitôt corriger son propos et dire qu’il défend ses idées avec passion. La vérité, pourtant, n’est pas précisément celle-là. Si l’économiste voulait être lucide sur lui-même, c’est un autre de ses travers dont il devrait faire publiquement état : son sectarisme.
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C’est peu dire qu’en économie, la pensée unique a fait des ravages. Accompagnant la vague néo-libérale qui a submergé la planète depuis plus de deux décennies, elle a mis à mal ce qui constituait la première richesse de cette discipline, à savoir son pluralisme. C’est ce qu’établit une étude très intéressante réalisée par un jeune sociologue, Thomas Angeletti, à partir d’un échantillon intéressant, celui du Conseil d’analyse économique.
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Le Monde va décidément de mal en pis. Après avoir eu la très contestable idée d’organiser pendant la campagne présidentielle un colloque commun avec Maurice Lévy, le président de l’Association française des entreprises privées, juste avant que n’éclate la controverse autour de ses stupéfiantes rémunérations (Lire Quand Le Monde renoue avec le Comité des forges), voilà que le journal se compromet – ou plus précisément son directeur, Erik Izraelewicz – en participant à la conférence de Bilderberg, de si fâcheuse réputation.
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C’est un nouveau et important rebondissement dans le débat sur les économistes: chercheur à l’Ecole des Ponts et professeur à l’Ecole d’économie de Paris, Romain Rancière, apporte encore sa pierre aux réflexions sur la déontologie de cette profession et préconise une refonte en profondeur du Conseil d’analyse économique.
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En ces temps de joute présidentielle, il arrive au journal Le Monde de ne guère se montrer exigeant ni trop regardant et de publier en « point de vue » des textes qui s’apparentent à de simples tracts et non à des invitations à la réflexion. Et même des textes qui biaisent avec l’identité réelle de leurs auteurs et qui semblent n’avoir qu’une seule source d’inspiration, celle de la mauvaise foi.
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La controverse autour des « Imposteurs de l’économie » prend de plus en plus d’ampleur. Débats publics, émissions de radios, initiatives multiples : les échanges autour du rôle des économistes, leur nécessaire indépendance, l’indispensable pluralisme qui doit présider à leur travail se multiplient. Et il faut évidemment s’en féliciter, tant la situation présente, en France, est souvent choquante, eu égard à ce que devrait être un débat public honnête.
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Pour l’auteur que je suis, c’est évidemment une grande satisfaction : mon livre sur « Les imposteurs de l’économie » a eu l’utilité démocratique que j’espérais, celle de susciter un très large débat sur le rôle des économistes, sur leur indispensable indépendance, sur le nécessaire pluralisme de la recherche ou encore sur les menaces de privatisations rampantes qui pèsent sur l’Université.
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S’il est un média où le débat sur l’indépendance et l’honnêteté des économistes devrait pouvoir se mener librement, c’est naturellement France Culture. Radio de référence du service public, elle devrait être –et elle est le plus souvent- un lieu privilégié des échanges intellectuels de qualité, hors des réseaux de connivence ou d’influence qui polluent fréquemment le débat public. Or, à l’évidence, France Culture éprouve quelques embarras à ouvrir ce débat.
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Il est des livres rares dont on ne sait pas bien, de but en blanc, pourquoi on les a aimés : si c’est à cause de l’histoire qu’ils racontent, de la violence des événements qu’ils mettent en scène, du formidable héroïsme dont ils témoignent; ou si c’est à cause de l’auteur qui transparaît, discrètement, en arrière plan du récit, de la part d’humanité si touchante, si chaleureuse, si généreuse, que l’on devine en lui.
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Cher Jean Gadrey, je veux, par cette lettre, vous présenter mes excuses. Car vous venez de faire l’objet d’une mise en cause publique véhémente par le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi. Or, je dois ici le confesser : celui qui aurait dû être mis en cause, ce n’est pas vous ; c’est moi. Je veux donc battre ma coulpe.