Au matin, ma lune a émigré, loin /
dans ces yeux couleur de miel /
Et la ville /
a balayé tous les aèdes…et Rita. /
Entre Rita et mes yeux, un fusil.
--- Mahmoud Darwich
Le satrape qui dirige d’une main de fer cette lointaine contrée trépigne d’impatience à la veille de la cérémonie d’ouverture pharaonique qu’il a conçue pour célébrer la grandeur de son règne.
Après avoir subi deux désaveux cinglants dans les urnes, M. Macron et ses affidés affichent leur mépris absolu de la démocratie. Qui aurait pu croire que cela arriverait ? Tout le monde en fait.
Si le député LFI sortant est en difficulté dans sa circonscription, ce serait la faute de Mélenchon, ce « boulet » qui serait un « obstacle au vote ». Pour sauver son poste – et peut-être sa carrière politique – François Ruffin présente l’une des figures les moins dignes de la politique : celle de la girouette.
En décidant d’investir Adrien Quatennens mais pas Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Alexis Corbière et Hendrik Davi, le dirigeant de fait de LFI a décidé de saboter le Nouveau Front Populaire.
En décrétant l’état d’urgence sur le fondement d’une loi promulguée pendant la guerre d’Algérie, M. Macron replace la Nouvelle-Calédonie dans le cadre colonial dont les accords de Matignon et de Nouméa avaient tenté de la sortir.
En un peu plus de deux ans, Emmanuel Macron a réussi à détruire le processus que quatre présidents de la République et treize Premiers ministres étaient parvenus à bâtir puis à faire vivre pendant trois décennies.
Le philologue allemand Victor Klemperer a souvent cité cette phrase de Schiller : « La langue qui poétise et pense à ta place… » Et il ajoutait : « Mais la langue ne se contente pas de poétiser et de penser à ma place, elle dirige aussi mes sentiments, elle régit tout mon être moral d’autant plus naturellement que je m’en remets inconsciemment à elle. »