« Septembre sans attendre » de Jonas Trueba, est ce qu'on pourrait appeler un méta-métafilm, où l'on questionne non plus le cinéma à partir de ses propres moyens, afin de produire de la théorie, mais où l'on questionne (avec humour) la théorie elle-même à partir de ses effets de feed back sur le film.
Jacques Audiard et les frères Larrieu nous proposent deux films très différents, et pourtant cousins, sur les remaniements actuels de la fonction paternelle et la part du corps dans les identifications. Deux beaux moments de cinéma qui donnent à voir des pères aux prises avec leur position paternelle.
« Rendez-vous avec Pol Pot » de Rithy Panh, dont le titre fataliste fait écho au « rendez-vous avec la mort » d'Agatha Christie, ou au « rendez-vous avec le Diable » de John Woo, est surtout un rendez-vous avec une importante oeuvre cinématographique.
J'ai vu le film "Lettre errante" de Nurith Aviv... Une épure documentaire dédiée à la lettre "R" dans son ambivalence sonore selon les langues. C'est une lettre fugueuse et fougueuse, caillou ou miel... Qu'est-ce que le "R" fait donc à la Parole pour être si labile ?
Où est la photographie des événements tragiques ? Comment voir ce qui demeure dans l'ombre de l'oubli ou de la censure politique ? Asmaé El Moudir propose une réflexion féconde et dynamique dans son documentaire-expérience « La mère de tous les mensonges » où elle établit une relation en lieu et place de la représentation.
Le film de Justine Triet est non seulement un film de procès haletant qui renouvelle le genre par son style incisif, mais c'est aussi une profonde réflexion sur la mise en récit du réel, sur le point de vue et sur l'importance du contexte.
"Vers un avenir radieux" de Nanni Moretti semble être le premier des films d'Adieu de l'auteur italien. Il constitue une forme de testament et d'acte de foi, une énième fin de messe qui nous laisse persuadés (en tout cas le suis-je) que la messe n'est pas encore tout à fait dite.
"Il boemo" de Petr Vaclav est un film remarquable à bien des égards, un biopic splendide, généreux et cru, d'un réalisme presque documentaire. A partir de recherches historiques solides, il sort de l'oubli un homme et sa musique sans en faire un mythe romantique mais en reconstituant le contexte social dans lequel l'artisan prestigieux était considéré comme un serviteur.
L'odeur du vent est un film de patience, un film splendide, lent et lumineux comme une longue après-midi d'été, mais c'est aussi un film d'une grande férocité à l'égard du régime iranien...