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"Yara", d’Abbas Fahdel (Grand Prix du Festival de Film Arabe de Casablanca) sera présenté au Trianon de Noisy le sec, dans le cadre du Festival du film franco-arabe (du 8 au 19 novembre), le dimanche 10 novembre à 14 heures. J’aurai le plaisir de l’accompagner... L'occasion de revenir sur le beau travail de ce cinéaste très libre.
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De film en film, Alain Cavalier dépouille le réel de ses enveloppes matérielles pour saisir le point d'attache entre l'organique et le symbolique : la germination sur une patate, le cancer, la floraison, la matérialité d'une figure sculptée, la parole enregistrée, écrite à l'encre ou typographiée, la flamme, la mort...
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L'exposition Hammershøi, au musée Jacquemart-André à Paris, offre à ses spectateurs l'occasion d'une déconnexion profonde. Bâtisseur de cloîtres, au seuil d'une modernité picturale qui s'émancipait du lieu, du motif, du réel pour aller vers l'abstraction, Hammershøi posait les bases d'un mètre étalon de la présence, gardait la maison du lieu. Une oasis pour nous aujourd'hui.
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La une du magazine du Monde posait de nombreuses questions d'interprétation aux internautes qui en étaient bien souvent indignés ou amusés. Une intervention du Monde pour s'expliquer et une enquête collégiale ont fini par faire apparaître ce que beaucoup avaient perçu, une image de Hitler comme source probable de cette couverture. Lapsus ou geste intentionnel ?
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Dans l'expo "Les Nadar" de la BNF, deux photographies de femmes dévoilant leur sein ont attiré mon attention sur les rapports de domination par le regard dont elles portent l'inscription.
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On ne mange pas le bois, c'est sans doute pour cette raison que la sylviculture productiviste, grande consommatrice de pesticide et soumise aux dogmes néolibéraux, n'est pas souvent évoquée dans les médias. Le documentariste F-X Drouet "sort du bois" en donnant la parole aux forestiers résistants et aux gros producteurs.
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Il arrive souvent un moment où le cinéaste doit en dire un peu plus sur son désir de filmer. Un moment où son rapport à l’image filmique est mis en jeu ou en joue par un scandale ou une gloire trop bruyant.e.s. Abdelatif Kechiche en est là. Mektoub, my love nous le montre discrètement mais intensément. A sa manière.
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Depardon est bien plus fort, et plus lui-même, quand il ne bouge pas. Quand il laisse la musique assumer le mouvement. Quand il ouvre une percée vers Ailleurs à l’intérieur du film, et des êtres humains qu’il filme. Quand l’Ailleurs est dans la parole des sujets filmés, dans une parole qui glisse progressivement, vers autre chose ou tombe comme une pluie de cailloux...
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Il ne faut peut-être pas s’y tromper. Le film de Jim Jarmusch n’est pas qu’une fable modeste, un hymne à la simplicité du quotidien et à sa transfiguration par la poésie. Il ne s’agit pas seulement de montrer la douce répétition du banal et le pouvoir d’enchantement de l’écriture (poétique) des choses. Ce serait nier la réflexion tendrement grinçante qu’il propose.
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Voici ce qu'écrivait Stefan Zweig en 1942, à la fin de son livre "Le monde d'hier, souvenir d'un européen", texte testamentaire et autobiographique qu'il envoya à son éditeur la veille de son suicide au Brésil. En pleine crise internationale où se pose durement la question des frontières symboliques et concrètes de l'humanité, ce texte d'hier qui parle d'avant-hier décrit bien notre aujourd'hui.