Syndicaliste, Paul Devin a été inspecteur de l'Education nationale et secrétaire général du SNPI-FSU. Il est actuellement le président de l'Institut de Recherches de la FSU
Paris - France
Roger Chudeau et les députés du Rassemblement national proposent de contraindre, par la loi, à l’affichage d’outils pédagogiques dans la classe : une frise chronologique représentant l’histoire de France et une carte de France !
La publication de PISA donne lieu à de vives réactions qui laisseraient croire à une aspiration généralisée à la démocratisation de la réussite scolaire. Mais au delà de la dénonciation... il n'y a aucune volonté politique réelle de changement !
Alors que depuis les débuts l'école publique, le choix politique a été de faire confiance à la responsabilité des enseignants pour choisir les manuels scolaires, le discours s'infléchit depuis la fin des années 80 pour justifier leur contrôle ministériel. Alors que seule la politique pétainiste avait instauré ce contrôle, le discours de Gabriel Attal évoque sa mise en place.
Sous un discours d'empathie, l'agitation médiatique du ministère semble bien lointaine de ses effets réels de protection des enfants et adolescents harcelés.
Alors que le discours politique, au lendemain de l'assassinat de Dominique Bernard, affirme le devoir de protéger les enseignantes et les enseignants, un réseau d'extrême-droite continue à les harceler et à les menacer ... dans une quasi indifférence du ministère.
Le Parisien nous offre un scandaleux exemple de stratégie médiatique mensongère destinée à augmenter les peurs face aux menaces islamistes sur l’école.
La lutte nécessaire pour que l’école ne puisse jamais être envahie par l’obscurantisme ne peut justifier que l’on suscite la peur par le mensonge.
L’ « évidence des résultats » devient l’argument de justification des politiques éducatives. Mais cette prétendue évidence des faits, qui se pare d’une garantie scientifique, n’est que la stratégie d’imposition de choix politiques.
Les propos se multiplient qui semblent oublier que le syndicalisme constitue un pilier de la démocratie et que le mépriser revient à mépriser la démocratie.
Exemple, il y a quelques jours à l'Assemblée nationale.