Le blog de Pauline Todesco

L’état de droit est l’une des valeurs sur laquelle se base l’UE. En décembre 2021, face aux nécessités conjointes d’endiguer les dérives anti-démocratiques et de soutenir les états membres avec la situation pandémique, le Conseil Européen a ajouté, comme condition sine qua non au budget du plan de relance européen, un outil juridique inédit.

Depuis l’affaire des sous-marins de 2021, la question de la militarisation européenne est sur toutes les lèvres. Elle est le symptôme du déplacement du centre de gravité économique mondial vers l’Indo-Pacifique, et de la crise qu’il entraîne entre les Etats-Unis et la Chine. Une guerre froide, où l’Europe n’a pas été invitée à la table des négociations.

Les accords de Cotonou sont un accord-cadre régulant les relations entre l’Union Européenne et les 79 pays de l’ACP – Afrique, Caraïbes, Pacifique. Leurs dispositions sont avant tout d’ordre économique, mais l’un de leurs enjeux principaux est de mener une politique extérieure des droits de l’homme, grâce à l’article 96.

Ces lignes s’adressent aux hommes qui se disent « je ne suis pas féministe », ou « je ne suis pas concerné », ou encore à ceux qui pensent l'être, sans pour autant parvenir à une remise en question des hommes accusés de violence, notamment lorsqu'il s'agit de personnes de leur entourage. Ce message n’est pas un réquisitoire contre vous. Il est un appel à une prise de conscience.

Les grands moments de crise mettent en exergue la capacité des médias à tordre le langage pour incliner la réalité. En ce moment brûlant et décisif, revenir sur ces mécanismes peut être éclairant pour ne pas les abandonner au pouvoir.

Le premier mandat d'Emmanuel Macron a été le point de bascule d'une plongée française dans une succession de lois liberticides et une doctrine policière offensive unique en Europe. Malgré les critiques de nombreuses instances de défense des droits humains le gouvernement a militarisé la police, justifiant ses violences par le droit, tentant de nous faire confondre impunité, légalité et légitimité.

Le mot « violence » est un élément de langage privilégié du pouvoir. Il nous faut nous réapproprier son sens. La violence n'est pas une déflagration, une manifestation toujours physique, elle est protéiforme, structurelle, invisible parfois. Violence symbolique, violence d'état, toutes les violences ont un point commun : leur rapport à la légitimité.

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Si les analyses du mouvement des Gilets Jaunes ont été nombreuses, peu ont étudié leur traitement médiatique en profondeur. Cette analyse sémiologique portant sur trois journaux pointe le rôle des médias dans la légitimation du pouvoir, dont les violences sont cachées ou minimisées, tandis que les mobilisations manifestantes se voient constamment renvoyées à une « violence » hyperbolisée.