Il est fréquemment reproché à l’Union européenne de contraindre et d’affaiblir les démocraties nationales. D’un autre côté, l’histoire nous enseigne que les démocraties pâtissent bien plus souvent d’être restées trop petites et divisées entre elles que de leur union.
Démocratie et Europe sont deux idées sœurs. Toutes deux sont nées sur les rivages de la Grèce, autour du VIe siècle avant J.C. Toutes deux se sont déployées à l’époque classique, marquées par l’opposition géopolitique entre l’Europe des cités grecques et l’Asie du Grand Roi perse. Il faut se souvenir de ce lien historique. Car il est aujourd’hui plus vital que jamais de le réactiver.
L’Union européenne est souvent jugée impossible à transformer parce que régie par des traités qui ne peuvent être révisés qu’à l’unanimité. En somme, l’Europe, on l’accepte telle qu’elle est ou on la quitte ? Non, une révolution européenne est possible!
L’idée de tirer au sort des citoyens ordinaires pour arbitrer des questions politiques est de plus en plus débattue en France. Pourtant, cette idée suscite encore parfois une certaine méfiance. A tort.
Au lendemain du référendum grec du 5 juillet, l’économiste Thomas Piketty affirmait au quotidien Die Zeit que les Allemands avaient la mémoire courte : leur pays qui se montrait si intraitable à l’égard de la dette grecque avait lui-même bénéficié de l’effacement de 60% de sa dette extérieure en 1953. Alors qu’un accord a été obtenu ce weekend dont beaucoup considèrent qu’il annihile de facto la souveraineté de la Grèce, un autre parallèle historique peut donner matière à réflexion.
L'Union européenne vient de lancer une nouvelle opération militaire : EUNAVFOR Med, une opération navale visant à lutter contre le trafic de migrants au large des côtes libyennes. Semblent vouloir y participer pour l’instant l’Italie, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, la Grèce, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie et la Finlande.
Le Premier ministre Alexis Tsipras s’est livré jeudi 18 juin à un plaidoyer en faveur du maintien des dépenses sociales grecques dans le quotidien berlinois Der Tagesspiegel. Il a notamment insisté sur le fait que la crise avait renversé le sens de la solidarité intergénérationnelle : alors qu’habituellement ce sont les jeunes actifs qui payent les pensions de leurs aînés, aujourd’hui en Grèce ce sont les pensions des retraités qui sont devenues l’ultime soutien de familles entières.