UN MOMENT SANS RETOUR
Un film de Raymond Macherel
(France, 2022, 1.85, 5.1, 107 minutes, Documentaire)
Synopsis
A l’automne 2018, le ciel se charge d’une lumière explosive. Gaëtan, Sandrine, Patrick1…
et les autres du groupe des Lapins Jaunes viennent d’investir un entrepôt à l’abandon qu'ils baptisent « Maison citoyenne – Gilets Jaunes ». Ils sont bien décidés, contre vents et marées, à faire plier ce pouvoir qui les regarde d’en-haut. Partout dans le pays, les éléments se déchaînent. Il faut tenir ensemble. On s’est mis en mouvement, on avance.
Que peut le cinéma pour conjurer l'inquiétude et la menace ? Que peut-il éclairer pour qu'un horizon commun désirable se dessine ? Que pouvons-nous faire, chacun, pour tenir les braises de la vie possible ?
Comment ne pas être sidéré par ce déluge d’instrumentalisation devant le feu ravageur et son terrible cortège de décombres. Et par les manœuvres de qui, les jours suivants, soufflant sur des braises encore chaudes, empoignait à bras-le-corps le choc des civilisations pour inciter à une fantasmatique « union sacrée ».
« Macron, il est loin des réalités. De ce qui se passe sur le terrain. Il faut qu’il redescende sur terre ! J’ai pas voté pour lui, j’ai voté blanc. Parce qu’entre la peste et le choléra, je pouvais pas choisir. Je suis pas du tout extrémiste, ni de droite, ni de gauche. Je n’ai jamais milité. J’ai fait Mai 68 et je m’attendais pas, 50 ans plus tard, de refaire des manifestations. »
Emmanuel Macron est le nom de ce grand décalage entre le représentant « par effraction » d'une oligarchie qui s'enrichit chaque jour davantage et les profondeurs d'un pays attaché plus que tout autre à l'égalité.
Lorsqu'un agent des forces de l'ordre républicain s'adresse à un manifestant, ou en l'occurrence dans cette vidéo à un photographe indépendant couvrant les manifestations, en ces termes : « Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous ! », c'est que quelque chose est en train de pourrir au sein de l'ordre républicain.
Le 9 décembre 2017, après quelques mois de sidération du peuple de gauche, de mobilisations éparses dans la rue et dans les têtes, d'effets de manches et de nouilles dans une Assemblée réduite au pas de charge...
Mardi 5 juillet devant l'Assemblée Nationale, la cinéaste Mariana Otero et son équipe ont été empêchés de filmer et arrêtés brutalement par les CRS. Le gouvernement de Manuel Valls, sous l'autorité de François Hollande, mène une "guerre des images" en essayant d'empêcher par la force que la réalité des violences policières soit documentée.
Ce jeudi 23 juin au soir, à l’issue d’une manifestation qui a rassemblé à nouveau dans toute la France des centaines de milliers de citoyens opposés à la Loi Travail, François Hollande apparaît sur le plateau de David Pujadas, au JT de France 2. C’est un coup de tonnerre, mûrement réfléchi. Comme prévu, l’effet de surprise est total. Il vient de dissoudre en direct ce pauvre Manuel Valls.
L'entretien de François Ruffin dans le journal Libération ce lundi 6 juin, où il enterre Nuit Debout à grands coups de pompes, ressemble à un énième coup-de-pied de l'âne aussi inutile que méprisant. Si "dès le premier soir", lors de la projection de son film "Merci Patron" place de la République, il a "senti les limites" de Nuit Debout, ce n'était pas la peine d'essayer de lui faire des enfants !