Claudine Nougaret est au son et à la production, Raymond Depardon à la réalisation et à l’image. Ensemble, ils ont réalisé de nombreux documentaires – notamment sur le monde de la Justice –, nous laissant des témoignages captés au vif sur ce qui se joue entre nos murs. Nous avons souhaité les interroger sur leur ambition, leur démarche et leur regard sur l’institution.
Au delà de l'évidente solidarité qui ne peut que nous animer vis à vis des personnes dont les conditions de vie professionnelle seront précarisées par les dispositifs promus par la LPPR, ce sont des questions de liberté d'expression, de participation au débat démocratique, y compris et surtout dans le champ militant, qui sont en jeu. La rédaction de Délibérée se positionne.
L’avènement de moyens techniques a conduit à l’empilement de normes destinées à garantir la propriété intellectuelle. Au-delà, c’est bien le concept même de propriété – telle que conçue selon notre modèle libéral dominant – qui, à l’épreuve de l’environnement numérique, a été attaqué, et doit encore être interrogé dans une perspective émancipatrice.
Le traitement médiatique de la justice en France révèle un renoncement démocratique à faire connaître et comprendre la justice. La culture de l’information-spectacle concourt à installer une forme de sous-représentation de la justice, où la distorsion du réel l’emporte
sur les faits, et in fine, entretient une dépolitisation mortifère des enjeux judiciaires.
Depuis les années 2000 sont apparues lors d'instances judiciaires des allégations d' « aliénation parentale » ; certains experts évoquent un tel « syndrome » pour tenter d'expliquer le rejet d'un parent – en général le père - par un·e enfant. L'étude de cette « théorie », de son contexte d'apparition et de diffusion, et de son utilisation, doit pourtant conduire à en écarter toute pertinence.
Des mots, pourtant peu interrogés, reviennent souvent dans le traitement médiatique de la justice. Certains renvoient à des principes juridiques, d’autres à des faits sociaux, à des pratiques journalistiques, ou à des réalités différentes selon qu’on les emploie dans le champ médiatique ou judiciaire. Acrimed en analyse quelques uns.
Accorder des droits à d’autres qu’aux humains semble heurter notre tradition juridique autant que philosophique. Tandis qu’ailleurs la personnalité juridique est accordée à certaines entités vivantes, que l’urgence environnementale se fait sentir, ne serait-il pas temps, enfin, de bousculer nos représentations normatives, pour utilement protéger le vivant ?
Ce texte est extrait de notre revue numéro 8, parue en octobre 2019. Nous avions souhaité laisser carte blanche à la philosophe Elsa Dorlin en l'invitant à revenir sur la séquence politique marquée par la répression depuis l'hiver 2018, et ce que cette séquence induit dans les champs éthique et politique.
«Désormais, la révolte se jouera autour de cet ultime élan d'autodéfense de nos vies».
Notre rubrique «souverain poncif» s'attèle à l'antienne des «trop nombreuses peines inexécutées», qui sème la confusion entre peines en attente d'exécution, peines aménagées et peines inexécutées, et est avancée comme preuve de la nécessité d'une augmentation du parc carcéral ou d'une mise à exécution immédiate des peines d'emprisonnement. L'occasion de rappeler que le scandale est ailleurs...
La question de l’(in)égalité se pose avant même l’entrée dans l’arène judiciaire. Pour réfléchir à l'accès et au non-recours à la Justice, la notion de «capital procédural» permet de renvoyer la possible mobilisation du droit à des processus sociaux et non aux caractéristiques individuelles propres aux justiciables, et de sortir utilement de la logique purement comptable et managériale.
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