TËNK

Tourné au plus près de ses personnages, dans une Argentine divisée entre conservatisme et élans féministes, « Nos corps sont vos champs de bataille » nous font suivre Claudia et Violeta, deux femmes trans, qui redoublent d’énergie pour inventer le présent, aimer et rester en vie. Un film qui questionne la convergence des luttes féministes contemporaines.

Deux nouveaux films rejoignent notre dispositif pour remplir les caisses de grève : « Nos corps sont des champs de batailles » qui donne à voir le parcours de Claudia et Violeta, deux femmes trans en lutte dans une argentine fracturée et « Grève ou Crève » un éloge des grandes grèves de 1995 dans le bassin minier de l'est de la France.

À la suite de la belle initiative des Mutins de Pangée, qui engendre de très nombreuses projections un peu partout en France et contribue à remplir les caisses de grève, nous vous proposons ici de vous saisir de films passés par la programmation de Tënk pour vous réunir, débattre, penser la suite et rassembler de l'argent pour soutenir les grévistes.

Une société, même en paix, est en permanence nourrie d'images de guerre. Des films de propagande du début du siècle dernier, nous sommes passés à l'Open Source Intelligence (OSINT) qui nous permet de suivre en temps réel la guerre sur nos fils twitter. Des caméras embarquées de l'infanterie au cinéma, comment filmer la guerre et faut-il seulement la filmer ?

Tel un anthropologue, Virgile Vernier se sert des archives des journaux télévisés diffusés pendant les émeutes de 2005 pour illustrer la complexité des quartiers vivants et populaires, loin des clichés qui uniformisent. Un film qui restaure la voix, là où les éditorialistes, rois des chaînes d'information continue, se contentent de l'usurper et de la déformer.

Ici pas d'objectivité, ni d'appel au compromis social. Ken Loach saisit sa caméra comme on saisit une banderole pour mettre en lumière un conflit social oublié, et donner la parole à la classe ouvrière anglaise. À l'heure où le mouvement social anglais se réveille et réalise des prouesses par son taux de gréviste, le film agit comme un rappel historique bienvenu.

Alors que des frappes israéliennes sur la bande de Gaza retentissent et qu'on compte déjà plus d'une trentaine de morts côté palestinien depuis janvier, peu de protestation portent sur le conflit israélo-palestinien. La faute à un glissement vers une extrême-droite toujours plus radicale du gouvernement, mais aussi à une société ultra clivée, jusque dans ses parties les plus intimes.

Alors que la bataille des chiffres fait rage, que l'on enchaine les additions de milliard qu'il manquerait d'un côté et qu'il faudrait absolument trouver de l'autre, le cinéma documentaire a une vertu, celui de replacer l'humain au centre de l'équation. Prendre le temps de filmer les articulations qui craquent, les humiliations tues, c'est remettre du sens dans nos discussions.

Iran, 1979. Dans une classe un élève chahute, le professeur expulse sept garçons et les adultes discutent. Le contraste est saisissant entre la liberté de ton adopté lors de ces entretiens d'alors et les individu·es condamné·es à mort pour « guerre contre Dieu » aujourd'hui. Un chef d’œuvre inconnu qui a fait l’objet d’une rigoureuse interdiction.