L'annonce par la presse de l'existence d'un plan B pour la réforme des retraites n'est en fait qu'une demi-surprise car dès la grève de la RATP le 13 septembre dernier qui a bloqué la capitale, le Premier ministre annonçait qu'elle ne s'appliquerait pas avant 2040 pour certains régimes spéciaux.
Avant de décréter que l'allongement de la durée de cotisation et le recul de l'âge de la retraite sont une donnée incontournable autour de laquelle se construira la réforme des retraites, il faudrait commencer par regarder ce qu'est la fin de la carrière pour une grande part des salariés.
Emmanuel Macron est reparti en campagne, tel le camelot pour vendre sa réforme des retraites à qui veut l'entendre en nous refaisant le coup du grand débat, de la rencontre les yeux dans les yeux. Et si l'on en juge par les sondages, il a du pain sur la planche.
Cela fait maintenant six mois que les personnels des urgences tiennent tête à Agnès Buzyn. Et plus le temps passe, plus le mouvement prend de l'ampleur et s'élargit.
Il y a bien longtemps que les salariés savent qu'ils doivent laisser une part de leur citoyenneté à la porte des entreprises et l'on sait par des enquêtes déjà anciennes que le premier frein à la syndicalisation est la peur des représailles.
En titrant « La bataille contre la réforme des retraites est bel et bien lancée » et en proposant un sondage sur la question « Une convergence des luttes vous paraît-elle possible contre la réforme des retraites ? », le Figaro résume assez bien une situation potentiellement explosive sur ce dossier et sur d'autres questions sociales, économiques et environnementales.
Après l'entrée de Jean-Paul Delevoye au gouvernement et les bilatérales avec les organisations syndicales les 5 et 6 septembre, c'est dans les jours prochains que le Premier ministre fera connaître le calendrier et la méthode de la nouvelle concertation à venir pour la réforme des retraites.
Emmanuel Macron est habile. Il l'a démontré en sortant du bois et en profitant opportunément d'une profonde crise de l'offre politique pour se hisser au pouvoir. Avec le lustre de la nouveauté que lui confère son âge, il a voulu nous faire croire qu'une nouvelle manière de faire de la politique allait enfin s'imposer.
Quand on est vent de face, il faut tirer des bords. Emmanuel Macron l'a bien compris et s'il louvoie, il a bien décidé de garder le cap de la réforme des retraites.
Les préconisations du Haut-commissaire à la réforme des retraites remises au cœur de l'été au gouvernement, confirment les craintes exprimées durant les deux années de pseudo concertation.