Le blog de Yves Romain

Vingt deux mois plus tard David Grossman reconnaît non sans « une immense douleur et un cœur brisé » q’un génocide se produit à Gaza sous nos yeux. Où était Grossman quand un certain ministre de la défense poursuivi depuis par la CPI déclarait : « Pas d'électricité, pas d'eau, pas de nourriture, pas de carburant", "nous combattons des animaux humains, et nous agissons en conséquence. » ?

C'est la première fois que des groupes israéliens de défense des droits humains établissent officiellement qu'Israël commet un génocide à Gaza. Ils appellent désormais la communauté internationale à agir contre le gouvernement israélien afin de mettre fin à ces atrocités. Nir Hasson, Haaretz.

« Cette grave déclaration est faite avec le cœur lourd. Nous, Médecins pour les Droits de l'Homme d'Israël, sommes parvenus à cette conclusion après de nombreux mois de documentation et d'étude approfondie des aspects médicaux et juridiques de la guerre israélienne, et en consultation avec des experts locaux et internationaux. »

« Il y a quelque chose de plus méprisable que de se soustraire à la responsabilité : le mépris pour la victime, pour l'enfant mourant dans les bras de sa mère qui le porte en pleurs. Lui dire qu'il n'y a pas de famine délibérée revient à la ridiculiser dans sa souffrance. » Gideon Levy.

Une vision messianique dans laquelle la vie humaine n’a pas d’importance imprègne l’armée. Tous ceux qui sont choqués par les propos de la députée d’extrème droite Orit Strock reflétant cette représentation du monde, «doivent reconnaître les crimes de guerre commis par l'armée en Cisjordanie et à Gaza, et faire le lien entre ces crimes et l'attitude envers les otages.» Noa Limone.

Que ce soit par les bombardements jusque dans les tentes ou par l’organisation de la famine il s’agit pour Israël de « transformer Gaza en un lieu invivable, et c'est seulement ainsi que ses habitants partiront « volontairement », d'abord vers la ville « humanitaire », et de là vers la Libye, ou Dieu sait où. » Gideon Levy.

Inhumaines et irresponsables conditions de distribution de la nourriture à Gaza par la GHF créée par Israël et les Êtats-Unis. Nir Hasson révèle les statistiques et les faits permettant de comprendre l’état actuel de famine et de mallnutrition. Il n’y a pas de police dans ce système. L’ordre se règle à tirs à balles réelles. Sans compter les méthodes de voyous. Israël évite sa responsabilité.

La coalition de Netanyahou est tenue par l’extrême droite pour qui il n’est pas question de cessez-le-feu à Gaza. Mais à partir de «la semaine prochaine» avec les vacances de la Knesset qui rendront difficile un renversement du gouvernement commence une période favorable pour le Premier ministre. Aussi il pourrait en profiter pour signer sans trop de risques politique un accord de cessez-le-feu.

Cherche conducteurs de bulldozers:«excellentes conditions de travail» pour «démolition de bâtiments à Gaza». En réalité pour un camp de concentration «ville humanitaire» en vue d’un nettoyage ethnique. David Barnéa, chef du Mossad discute à Washington de l’évacuation. Son père avait trois ans quand il a fui avec ses parents l’Allemagne nazie. «aucun souvenir ne lui est venu à l'esprit.» Il obéit!

Gaza est devenue une «lutte à mort pour un simple morceau de nourriture». Voici le témoignage d’une journaliste et écrivaine vivant dans la bande de Gaza. Après un siège et une famine organisée dans un paysage d’apocalypse à la suite de vingt mois de bombardements «Un cercle vicieux de la mort s’installe» à Gaza et «Le monde ferme les yeux». C’est le but recherché. Le réveil sera douloureux!