Le blog de Yves Romain

Arrêté en décembre, après avoir perdu son fils Ibrahim en octobre 2024, le Dr Hussam Abu Safiya, dans son cachot humide sous terrain de la prison d’Ofer ne comprend pas ce qu’il a fait sinon s’occuper des ses patients. Son avocat ne connaît pas les raisons de sa détention comme «combattant illégal». Deux tasses de riz par jour. Il a perdu 30 kg ! En juin il a été tabassé par ses geôliers.

Hébron, autrefois capitale économique de la Cisjordanie et l’un des bastions de l’apartheid, les Palestiniens n’ont plus d’argent. La porte d’entrée a été cadenassée cette semaine. « Une ville de 250 000 habitants est fermée. Quelqu’un peut-il trouver quelque chose de comparable à cela sur la planète ? » Les portes sont fermées : « parce que vivre ainsi est impossible. » Gideon Levy.

« La femme fixe sa fille inerte, puis lève les yeux vers lui et demande, impuissante : "Que lui est-il arrivé ? " » Jeudi 10 juillet 2025 : quinze personnes ont été tuées, dont dix nourrissons et enfants et trois mères. Le lieu : un centre de distribution de lait maternisé, la clinique puériculture locale. Cela, presque aucun Israélien ne l'a vu et ne le verra jamais. Gideon Levy, Haaretz.

Cinq jeunes soldats sont tombés. Pour la grande majorité des Israéliens : pour la patrie. Pour le journaliste Israel Frey : parce qu’ils participaient à des crimes contre l’humanité. Ce qui lui a valu d’être arrêté : suspicion d’incitation et de soutien au terrorisme. Carolina Landsmann pose la question qui gît au coeur d’Israël : «Israël commet-il réellement des crimes contre l'humanité» à Gaza?

Alors qu’un député du Likoud a déclaré qu’il veut «affamer les habitants de Gaza» sans que cela n’élève aucune réprobation, le journaliste Arad Nir de Channel 12 a dû faire des excuses pour avoir comparé le projet de «ville humanitaire» à un camp de concentration. Une «déformation grave et inappropriée de la signification de l'Holocauste.» selon Yad Vashem. Amichai Chikli a demandé son renvoi...

Deux rencontres après avoir caressé Trump dans le sens du poil Netanyahou est revenu sans accord de cessez-le-feu, non sans satisfaction. Il doit tenir deux semaines pour avoir les coudées franches. La session de la Knesset va prendre fin et les juges vont se mettre en vacances. Amos Harel livre une analyse de la situation dans laquelle seule compte la force militaire. Et Trump veut un accord…

Depuis la rupture du cessez-le-feu en mars par Benjamin Netanyahou, la situation n'a fait qu'empirer. Mercredi 9, hôpital Nasser de Khan Younès : « Il nous reste 3 000 litres de carburant, ce qui nous permettra de tenir jusqu'à demain ». « Nous avons 50 patients branchés à des machines dont la vie est en danger en cas de panne de courant. » a déclaré le Dr Mohammed Sakr.

Vendredi 4, Trump: «un accord de cessez-le-feu à Gaza pourrait être trouvé d'ici la semaine prochaine». Jeudi 10, après trois jours chez Trump, Netanyahou revient sans accord. Ce qui lui convient. En coulisse? Le Hamas est échaudé. Netanyahou pousse les Palestiniens dehors. Amir Tibon dresse le tableau d’un impossible accord ni retour d’otages. À moins que Trump: «un accord de cessez-le-feu ...»

La virulence avec laquelle le député arabe Ayman Odeh a été traité à la Knesset en vue de sa destitution a marqué Sheren Falah Saab qui avait encore quelque espoir. Quel avenir pour les enfants qui seront vus comme un problème et non comme un avenir ? Dans les années 90 de son enfance, celles des accords d’Oslo il y avait un espoir. Aujourd’hui ?… Il s’est érodé.

Francesca Albanese rapporteuse spéciale des nations unies pour la Palestine montre l’action génocidaire d’Israël. Elle est sanctionnée par le secrétaire d’État américain. Trump qui livre des bombes à déchiqueter les enfants de Gaza reçoit des mains de Netanyahou des recommandations en vue d’obtenir le Prix Nobel de la paix ! Dans quel monde sommes-nous ?