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La « principale » information de la matinée au journal de 8 heures sur France Culture, ce n’est pas le franchissement de la barre du million de Yéménites atteints du choléra, c’est la mort de Kénodoxe, un des derniers académiciens fréquentables, sacré prince des news, en une belle subduction du monde sous le mondain. Chapeaux bas, mesdames messieurs, très bas !
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Une proposition de loi visant à généraliser la résidence alternée pour les enfants de parents séparés sera discutée jeudi 30 novembre au Parlement. Son promoteur, le député MoDem Philippe Latombe, pense être arrivé à un consensus politique sur une formule modérée. Mais ce consensus est en réalité un scandaleux pousse-au-crime, qui risque d’exposer et de précariser davantage les mères célibataires.
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Certains sont prêts à faire la guerre à l’Espagne, à cette Espagne mal purgée des sanies du franquisme, jusqu’au dernier citoyen catalan. On connaissait la passion néolibérale de l’expérimentation, dont la Grèce n’a pas fini de faire les frais, mais il en existe un avatar à gauche, tout aussi dangereux.
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Retour sur un éclair féminin qui embrasa le ciel de Paris du temps de Dumas, éclairant d’une lumière crue une société malade de désir et de moins en moins capable de le sublimer dans les relations ordinaires et extraordinaires. Que lui ferait la vulgarité contemporaine, qui croit forcer les tabous en forçant les corps, si la Dame aux camélias lui passait entre les mains ?
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L’image est saisissante : des centaines de locomotives réformées, dont des dizaines en état de rouler, se pressent, tampons contre tampons, à perte de vue, dans la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen. Les élus locaux et les cheminots parlent de cimetière et dénoncent depuis 2015 un gaspillage organisé d’argent public. L’État actionnaire ne fait rien.
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Les Tupinambas ont été exterminés par les Portugais au Brésil et leurs ambassadeurs décimés par le climat et le choc microbien en France. Par-delà le commerce et la piraterie, les attaches avec la France se sont néanmoins maintenues, empruntant des itinéraires intellectuels et esthétiques inattendus.
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De même qu’il n’hésitait pas à ouvrir sa porte à un voisin armé convoiteux, Montaigne s’est ouvert à la culture brésilienne, au point d’aller à la rencontre de Tupinambas présents à Rouen en 1562, de célébrer leur poésie et l’élévation de leurs mœurs. À moins que la rencontre n’ait eu lieu à Bordeaux. Un moment de vérité peut émerger d’accommodements avec l’histoire.
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La rencontre avec les «Sauvages» des Amériques, du point de vue occidental, ne s’est pas toujours faite sur le mode de la condescendance ou du mépris. C’est ce que montre, 30 ans avant le célèbre rappel à l’ordre de Montaigne, l’entrée royale d’Henri II à Rouen en 1550, qui mit à l’honneur les Tupinambas et leur culture. Deuxième volet de notre mini-série.
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Thomas Cantaloube vient d’inaugurer une très intéressante série sur une Amazonie démythifiée, qui rompt avec l’image d’Éden virginal justifiant la progression des fronts pionniers. C’est l’occasion d’évoquer un volet méconnu de la rencontre entre les civilisations européennes et amérindiennes : l’aventure de la France antarctique. Cette aventure fut un événement anthropologique majeur.
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Nous vous entretenions ici même des enjeux patrimoniaux et démocratiques du sauvetage de l’église Saint-Nicaise de Rouen. Un an après, nous nous retrouvons dans une configuration inédite, où une municipalité socialiste en faillite morale et financière dit merde à l’expertise de l’État et à un projet de restauration et de reconversion d’intérêt général porté par ses propres administrés.