En chamboulant le temps
En bousculant l'histoire
En martyrisant la chronologie
En travestissant la vérité
En défiant la logique
Et en grimant les personnages
Le bonimenteur vous invite à le suivre
Lorsqu'il1…
vous déclare avec gravité :
« Il advint une bonne fois pour toute !
Qu'il vous faudra bien accroire »
Première sortie. Depuis le temps que je tournais autour du pot, que je semais à tous vents mes histoires sans queue ni tête, il fallait qu'un jour, je finisse par aller les dire devant de pauvres gens qui ne méritaient pas pareille punition. C'est au restaurant le Girouet que je mis à l'eau ma petite embarcation raconteuse. Un frêle esquif de mots et de fables, une embarcation qui gite au moindre verre de vin blanc qu'elle vient à croiser.
Vieilles badernes éculées. Ah, comme je les déteste ces doctes puits de science, ces bienheureux personnages qui ont toujours explications à fournir pour décrypter l'inexplicable, pour justifier l'injustifiable, pour anticiper sur l'improbable. Les économistes se font entendre partout et à toute heure, ils ont toujours une carte dans leur manche pour donner du sens à ce qui n'en a pas.
Fable des temps de la Marine de Loire.Les bons contes du Girouet On ne prête qu'aux riches, l'usage vaut pour les hommes comme pour les rivières. La Loire, notre grand et dernier fleuve sauvage n'échappe pas à cette terrible loi. Il se voit décerner bien des défauts et attribuer bon nombre de forfaits qui ne sont pas de son fait. Oyez donc la mesquinerie des hommes, toujours prompts à se défausser pour ne pas rendre compte de leurs propres turpitudes.
La célébration décennale. Les amis se perdent de vue, la vie reprend ses droits, les rencontres sont plus rares, les retrouvailles si épisodiques qu'un jour, on en vient à espérer une occasion pour combler ce lourd et douloureux phénomène. Nos carnets de rendez-vous se comblent alors de célébrations décennales ou bien de cousinades, de fête des anciens ou de rassemblements associatifs.
La conteuse et le diseur ... Il était une fois, en pays de menteries, une conteuse et un diseur qui festoyaient à belle fête. Chacun faisait assaut d'amabilité pour convaincre les voisins que son art est supérieur à celui de son adversaire, qu'un bon conte se raconte des mots pleins les rêves et les yeux écarquillés ; qu'un joli texte se met en bouche avec toutes ses subtilités et ses agilités verbales.
Le combat de demain Il est des moments, où, par un simple geste, on découvre une évidence. Ainsi en ce weekend loin de chez moi, alors que pourtant j'étais encore en France, le petit mouvement anodin consistant à ouvrir le robinet fit déborder le vase de mon indignation et le flot de mes réflexions. L'eau en ce lieu qui doit sa notoriété à un vin blanc qui se décline de plusieurs manières, l'eau disais-je, y est parfaitement infecte.
L'adieu aux larmes ! Chloé avait 24 ans, toute la vie devant elle, des amis à n'en plus savoir, de l'énergie à revendre, un amour qui naissait et des espérances magnifiques. Elle venait de réussir son diplôme d'éducatrice, avait des projets plein la tête, une envie de croquer la vie à pleines dents et tout s'est arrêté, sur des routes lointaines, au Chili, lors d'un banal et insupportable accident d'autocar.
Une illusion bien commode. Ils ont l'art et la manière de prétendre effacer toute trace d'idéologie. Eux, ils représentent le camp de la modernité, de la France, de la responsabilité, du travail face à la plèbe, les moins que rien, les pauvres (con)damnés de la terre. Ils se parent de la certitude d'agir au nom de tous, d'effacer les barrières immondes de la lutte des classes. Ils s'élèvent au dessus des mesquineries de conceptions archaïques, de bataille d'arrière garde pour défendre un monde révolu.
Une illusion bien commode. Ils ont l'art et la manière de prétendre effacer toute trace d'idéologie. Eux, ils représentent le camp de la modernité, de la France, de la responsabilité, du travail face à la plèbe, les moins que rien, les pauvres (con)damnés de la terre. Ils se parent de la certitude d'agir au nom de tous, d'effacer les barrières immondes de la lutte des classes. Ils s'élèvent au dessus des mesquineries de conceptions archaïques, de bataille d'arrière garde pour défendre un monde révolu.