Alors que Donald Trump tente de s’ériger en médiateur entre Moscou et Kyiv, les dirigeants européens rappellent leurs lignes rouges : souveraineté de l’Ukraine, intangibilité de ses frontières, garanties de sécurité irrévocables. Mais la paix ne peut être réduite à un marché entre grandes puissances. Elle doit être construite avec l’Ukraine, dans le respect du droit, de la justice et de la dignité des peuples.
L’accord commercial signé fin juillet entre l’Union européenne et les États-Unis n’est pas une victoire. C’est une reddition. Conclu dans la précipitation, sous pression politique, il engage l’Europe sur la voie de la dépendance stratégique et énergétique, sans contreparties dignes de ce nom. La France, qui aurait pu tracer une autre voie, est restée silencieuse au moment décisif.
Adoptée à l’Assemblée nationale au terme d’un parcours parlementaire entaché de détournements procéduraux, la loi Duplomb est désormais entre les mains du Conseil constitutionnel. Mais c’est aussi devant l’opinion publique qu’elle est massivement rejetée. Face à ce désaveu inédit, le Président de la République ne peut se contenter d’une promulgation automatique.
Le plan d’économies présenté par François Bayrou est une fuite en avant technocratique qui sacrifie le lien social au nom de la rigueur comptable. Suppression de jours fériés, gel des prestations sociales, coupes dans la santé, réduction de l’emploi public : autant de mesures qui frappent d’abord les plus vulnérables sans remettre en cause les déséquilibres systémiques.
Face au narcotrafic et aux organisations criminelles qui sapent les fondements de l’État de droit, la réponse pénale doit être ferme. Mais la démocratie ne saurait s’effacer au nom de l’efficacité. La décision du Conseil constitutionnel du 12 juin trace les limites du droit d’exception, mais elle interroge plus profondément notre capacité collective à concilier sécurité, justice et libertés.
Alors que Gérald Darmanin relance le débat sur la limitation du cash pour lutter contre le blanchiment, la perspective d’un euro numérique européen se précise. Présenté comme un outil de transparence, il soulève des questions majeures de libertés et d’efficacité. Une approche alternative est possible : plus démocratique, plus éthique, plus inclusive.
Alors que la Commission européenne n’a pas justifié son refus de communiquer sur les SMS échangés entre Ursula von der Leyen, et le président-directeur général (PDG) de Pfizer, Albert Bourla, cet enjeu de transparence révèle un mal plus profond : l'effacement de l’éthique publique au profit d’une technocratie qui se pense au-dessus des règles.
Sous couvert de simplification, la Commission européenne s’apprête à sacrifier les plus grandes avancées en matière de responsabilité des entreprises. Alors que l’Union européenne venait de franchir un cap historique avec l’adoption des directives CSRD (reporting de durabilité) et CSDDD (devoir de vigilance des entreprises), voilà qu’un texte passé presque inaperçu sème le doute et menace de faire voler en éclats ces avancées pourtant décisives : le texte « Omnibus ».
Strasbourg est bien plus qu’une ville. Elle est un symbole européen, une capitale des droits humains, un espace de défense des libertés publiques et de l’État de droit. En tant que citoyenne engagée, universitaire spécialisée dans la lutte contre la corruption et pour la probité publique, je considère qu’il est de notre devoir, ici à Strasbourg, de ne pas détourner le regard.