Un excellent et très détaillé article dans le bandeau club de « Médiapart » (« Régler les causes des migrations » Mélusine 2) tend à démontrer que la « lutte contre les causes des migrations » des partis est bien moins une ambition politique qu’un signal électoraliste maladroit, puisqu’elle admet l’idée déraisonnable que les flux doivent être et peuvent être« taris ».
Pour De Lagasnerie, le type de présentation que l’on fait généralement de la mort de Steve interdit de penser, d’analyser la réalité de l’État, de la police et du macronisme aujourd’hui. Il faut bien reconnaitre, à la lecture de son billet, que c’est tout au contraire sa vision qui absolument l'interdit.
A la une de l’excellente revue littéraire en ligne « En attendant Nadeau », un article de Pascal Engel intitulé « La vérité, what else ». Il est intéressant qu’une invite à la lecture du philosophe-journaliste sur le thème de la « post-vérité » soit faite précisément dans un espace, « Le club », à la fois plateforme de blogs et réseau social mis à la disposition des abonnés de « Médiapart ».
Paraphrasant le célèbre « Plutôt Hitler que le Front Populaire » en un « Plutôt le Rassemblement national que le mouvement social », Edwy Plenel atteint avant toute discussion le point Godwin. Il oppose dans son dernier article le bon barragisme à un tour (le sien) au mauvais (celui d’Emmanuel Macron). En ce qui concerne le barragisme à deux tours, nous savons de quoi il en retourne.
La politique est ainsi un simple jeu auquel partis et médias convient électeurs et lecteurs. Faire de la politique pour de bon, modifier l’ordre des choses en ses structures néolibérales n’est plus à l’ordre du jour. Pauline Graulle dans son article, « La France insoumise et le «plan B»: quatre années d’ambiguïté », ne dit pas autre chose.
La correspondante de guerre allemande Carolin Emcke, en première page de « Médiapart », donne une invraisemblable leçon de démocratie au peuple et aux parlementaires britanniques». Mais quelque pontifiant incipit ne fait pas une essayiste en matière de questions européennes.
François Cusset dans son dernier livre («Le déchaînement du monde» Editions La Découverte 2018), réalise un inventaire précis des violences présentes dans les structures sociales et les habitudes des individus. Il tente de discerner ses nouvelles formes et ses origines sociétales.
Les écrits de Lobo Antunes en groupant les images, en dissolvant les substances, aident l'imagination dans sa terrible tâche de désobjectivation et d'assimilation. Ils apportent aussi un type de syntaxe, une liaison continue, un mouvement des images qui désancrent l’intériorité attachée aux agissements les plus noirs.
Lorsque l’on parcourt dans les pages de « Libération » du 8 janvier 2019 la dernière pétition proposée par le « Conseil de l’Appel des appels », on pense au misérable QCM gouvernemental, à sa manière toute particulière de poser les questions (« Identifier le type de dépenses publiques à baisser », « Faut-il supprimer certains services publics ? ») et on s’inquiète pour le modèle social français.