Il conviendrait, pour les prochaines présidentielles, de choisir un candidat paisible, fraternel et unique à gauche. Ce serait le moment de proposer une autorité morale consensuelle. Impossible de rester à l’écart d’un tel moment épiphanique de la réflexion politique.
Lise Wajeman affirme dans son dernier article : « vous n’avez pas ouvert un livre depuis deux mois » et elle s’interroge : « Pourquoi ». L’assertion semble gratuite mais sans doute il s’agit là d’un témoignage personnel. Essayons avec elle de « comprendre comment [son] appétit pour la littérature a pu se perdre dans la crise ».
Les semaines de confinement s’empilent et les voix – toujours les mêmes – se font dès à présent entendre pour décrire les lendemains qui chantent de l’après Covid-19. Il n’est pourtant pas besoin d’être grand clair pour prévoir que le monde de demain, en ses structures, sera encore plus insupportable que celui d’hier.
Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l'aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède. Aragon
La leçon inaugurale donnée par William Marx ouvre de belles perspectives. Pour le tout nouveau professeur au Collège de France, la littérature comparée dans son ancienne acceptation – une discipline simplement curieuse des littératures étrangères – doit laisser la place à autre chose. Un peu de poussière de la vielle maison a bien été soulevée ce 23 janvier 2020.
Si Pauline Graulle atteint son lectorat malgré l’insignifiance de son papier, nous devons bien admettre qu'elle n'est pas parvenue à une telle réussite malgré ses déficiences mais grâce à elles. C'est la banalité de son analyse qui aujourd’hui séduit et rassure. L’article « Retraites : à gauche, l’introuvable débouché politique » est symptomatique d’un certain état d'imbécillité et d'angoisse.
Matthieu Suc dans son dernier article, « Djihad en prison: comment des détenus communiquent avec des terroristes », enfonce quelques portes grandes ouvertes. Il relaie confusément quelques propos souvent invérifiés de surveillants de la Maison d’arrêt de Nanterre. Au fond, nous lui sommes reconnaissants car il nous oblige à regarder en face la réalité d’un certain journalisme d’investigation.
Une critique de Laura Tuffery, sur son blog « Mediapart », nous invite vivement à aller voir le film « Martin Eden » de Pietro Marcello cette semaine sur nos écrans. Le long métrage y est présenté comme un vibrant réquisitoire contre le narcissisme en littérature. De ce point de vue, il est tout à fait fidèle au roman écrit en pleine gloire en 1907-1908 par Jack London.
Un excellent et très détaillé article dans le bandeau club de « Médiapart » (« Régler les causes des migrations » Mélusine 2) tend à démontrer que la « lutte contre les causes des migrations » des partis est bien moins une ambition politique qu’un signal électoraliste maladroit, puisqu’elle admet l’idée déraisonnable que les flux doivent être et peuvent être« taris ».