Le groupe de travail du Sénat ( présidé par le sénateur UMP Jacques Legendre ) qui réfléchissait depuis décembre 2007 sur " A quoi sert le bac ? " vient de rendre son verdict et de faire des propositions qui sont loin d’être anodines et qui devraient à l’évidence susciter le débat.
Alors qu’une commission du Sénat travaille depuis le début de l’année sur une réforme éventuelle du bac et doit rendre ses conclusions en juin, et que le ministre Xavier Darcos vient de confier au recteur Jean-Paul de Gaudemar «la mission de préparer avec l’ensemble des partenaires concernés l’élaboration d’un nouveau lycée général et technologique» (cadre de travail à préciser le 10 juillet prochain) Nicolas Sarkozy se précipite au mépris ouvert de toute concertation véritable.
Au nom d’une prétendue directive européenne, le gouvernement français vient de faire adopter par le Parlement, dans un texte de loi destiné en principe à lutter contre les discriminations, un article qui permet d’organiser «des enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe».
Sarkozy, Fillon et l’UMP avaient multiplié les signes d’ouverture en direction des enseignants au moment des élections présidentielles. Mais la dure réalité les rattrape : les enseignants se sont très fortement et profondément mobilisés contre leur politique effective.
Elle s’inscrit évidemment dans le cadre imposé des suppressions de poste. Mais il ne sera pas si facile de s’y opposer parce qu’elle s’inscrit également dans une longue évolution structurelle et organisationnelle. Ainsi, comme l’a dit Nicolas Sarkozy, ce seront " les réformes qui permettront les réductions de postes ".
Si l’on en croit les sondages, la seule question pour laquelle les Français sont partagés quant aux conséquences de Mai 68 est celle de l’Ecole, notamment pour ce qui concerne l’autorité et la discipline. Nicolas Sarkozy et Xavier Darcos n’ont pas manqué de tenter d’exploiter le filon,