Le témoignage que Rawan, 18 ans, m'a confié la semaine dernière parle de faim, de déshumanisation absolue et de monstres, et ses mots tranchent le cœur. Nous autres, qui vivons libres, avons un rôle dans cette histoire. Sommes-nous prêts à endosser la responsabilité qui va avec ?
Ne pouvant aller à Bruxelles, j'ai décidé de passer une partie de cette fin de semaine face à la préfecture de Grenoble pour exiger de nos représentants politiques le respect du droit international face au génocide, notamment le déploiement immédiat d'une flotte européenne pour briser le blocus de Gaza.
Des milliers de personnes, ressortissants d'une cinquantaine de pays sont en marche vers la frontière palestino-égyptienne. Cet après-midi, plusieurs centaines d'entre eux ont été bloqués au nord du Caire et leurs passeports confisqués puis rendus contre la promesse de faire demi-tour. Ils sont à la croisée des chemins. Et nous avec.
La chaîne humaine que nous avons formée ; la farine que Rawan a réussi à se procurer ; la couleur des innombrabres lignes franchies à Gaza et ailleurs en Palestine ; les mains de nos "représentants" qui commencent après un an et demi à trouver que cela va trop loin ; la coque des navires qu'il faut affréter de toute urgence...
Rawan, qui m'envoyait des photos des pâtisseries qu'elle confectionnait envers et contre tout dans sa patrie détruite, m'a envoyé hier des photos d'un proche assassiné. « La mort n'est plus qu'une question de temps » m'écrit-elle aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas une fatalité. Il est temps de faire monter la pression.
Mardi dernier, j'ai passé la journée à essayer de travailler avec des jeunes ici en France. A Gaza, d'autres personnes ont, quant à elles, occupé leur journée à tuer des enfants et des familles. Par centaines.
Suite à un appel qui circule sur réseaux en réaction à l'attaque de l'hôpital Kamal Adwan à Gaza, je partage un texte qui peut servir de base pour interpeller nos représentants: diplomates, député.e.s, ministres et autres...
C'est Noël et je fais des efforts pour que la fête soit belle. Pourtant, Noël est hanté. Hanté par le génocide qui se déroule et que, de manière invraisemblable, rien ne semble arrêter.
De nombreuses personnalités politiques ont annoncé leur intention d'assister au match France-Israël de ce soir. Pour une fois, pour une bribe, je suis en accord avec le fragment de phrase de N. Sarkozy sélectionné par France Culture dans son journal de ce matin.