La déconfiture du gouvernement ne fait le jeu du camp réactionnaire que dans la seule mesure où nous renonçons à incarner une véritable alternative à cette fuite en avant oligarchique et autoritaire.
Par Damien Loup
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La montée de l’autoritarisme à laquelle nous assistons depuis de nombreuses années constitue une formidable opportunité pour, enfin, relancer le processus de démocratisation de notre société que la montée en puissance du capitalisme « néolibéral » paralyse depuis plus de quarante ans.
Si le camp progressiste échoue à coaliser un mouvement politique suffisamment puissant pour renverser le capitalisme autoritaire qui tient lieu de seule boussole à nos gouvernants, c’est aussi parce qu’il se montre incapable à donner à voir un horizon démocratique cohérent et incarné.
Si le brusque raidissement autoritaire adopté par le gouvernement face à toute forme d’opposition à sa politique mérite qu’on s’y arrête, c’est avant tout en raison des perspectives qu’il ouvre pour le mouvement progressiste.
Alors que l'espace public demeure saturé par les obsessions réactionnaires de la classe dirigeante, entre confinomanie et islamomanie, il est urgent de retrouver l'art de la dérision comme arme politique.
La situation politique a rarement été aussi propice à renverser la table. Rompre avec le fatalisme qui l'en empêche suppose, en premier lieu, de savoir garder le cap.
Loin d’être une fatalité, la promotion obsessionnelle du confinement n’est que l’une des expressions, parmi d’autres, de la logique politique délirante qui est à l’origine de la crise que nous traversons. Peut-être serait-il temps de lui tourner le dos.
Ainsi, tout le monde avait compris que ce n’était pas l’hystérie répressive sécuritaire, l’obsession de s’abaisser au niveau de barbarie de l’adversaire ou la mise en œuvre point par point du programme de haine et de peur qu’il nous presse d’adopter qui avait favorisé ce nouvel attentat mais bien au contraire l’absence de zèle avec lequel ce programme avait été mis en œuvre.
Après l’effroyable assassinat d’un enseignant par un jeune homme fanatisé, cesser de se « voiler la face » nécessite de rompre avec la surenchère répressive du gouvernement pour, enfin, adopter des politiques publiques réellement antiterroristes.