Suite aux perspectives de déconfinement, certains "vieux réfractaires" ont pu s'insurger de ce qu'ils estiment être des préconisations discriminatoires à l'égard des "seniors". Plus que jamais, le contexte épidémique vient mettre en exergue les enjeux intergénérationnels et interroger notre modèle social de solidarité entre générations. Nos aînés sont-ils vraiment sacrifiés? Et notre jeunesse?...
Le contexte épidémique semble entrer en résonance avec des tendances contemporaines profondes : celles de l'effacement des corps, dans leur dimension désirante et relationnelle, mais aussi des fondements collectifs de nos existences. Ces transformations anthropologiques induites par le capitalisme numérique trouvent ainsi un allié imprévu dans le coronavirus...
Au-delà des pratiques médicales intensives et de l'urgence, il convient de réaffirmer une conception élargie de la "fonction soignante". En effet, le soin ne peut se limiter à sa dimension opératoire : les liens, les gestes, les attentions, les paroles, etc, sont également essentielles. De même que les dispositifs sociaux capables de prendre soin de nos communs et de nous protéger collectivement.
La crise actuelle révèle impitoyablement nos travers collectifs, mais aussi nos forces, nos résiliences et nos espoirs. Au-delà de l’urgence, on peut déjà s’interroger sur ce qui pourra en émerger : comment nos subjectivités, nos rapports à l’intime, au corps et à l’espace public seront transformés ? Quelles orientations seront prises sur le plan politique, socio-économique ? L’après est déjà là
La crise épidémique actuelle met particulièrement en exergue les enjeux du lien et du soin, alors même que le confinement s’impose et que notre système sanitaire implose. Or, ce sont toujours les plus vulnérables qui risquent de subir davantage ces processus de « dématérialisation », comme en témoignent déjà les contraintes pesant sur les pratiques soignantes et institutionnelles.
N'étant pas adepte du Tweet, il me parait nécessaire de s’appesantir sur les enjeux psychologiques et sociaux de la crise épidémique du coronavirus, en considérant qu’une telle épreuve de vérité devrait pouvoir redéfinir nos priorités collectives en termes de soin et de liens.
Dans le contexte des réformes imposées aux CMPP par l'ARS, il parait essentiel de donner la parole aux critiques argumentées des praticiens engagés sur le terrain. Mais, il convient également de souligner les complicités de certaines associations de famille qui en viennent à soutenir le démantèlement du soin par rapport à une idéologie et à des intérêts très communautaristes