L'enfant déviant constitue un scandale, qu'il convient de pouvoir catégoriser et normaliser. Ainsi, dès l'émergence d'une Science "moderne" de l'enfance, le souci nosographique et classificatoire s'avère prédominant, charriant à chaque fois les préjugés de l'époque mais aussi des invariants susceptibles de resurgir
Individuellement, l'enfant tend toujours à s'échapper, car il est toujours immergé dans du collectif et des dispositifs institutionnels Or, il faut bien tenter du lui donner forme, de l'appréhender et de l'orienter. Au risque de le capturer ?
La naufrage de la psychiatrie publique mettra sans doute quelques années avant de produire des effets catastrophiques, en rapport avec ce démantèlement délibéré du soin. Or, les fossoyeurs intéressés par ce drame sont parfaitement identifiables. Attendra-t-on encore longtemps avant de les condamner ?
L'enfance constitue une expérience troublante de l'altérité, qui peut susciter en réaction une volonté de connaissance et de maîtrise, parfois très ambivalente. Dès lors, il convient d'appréhender les racines fantasmatiques du management contemporain de l'enfant déviant
Après avoir abordé la transformation hétérotopique des dispositifs en santé mentale, envisageons d'autres modèles du soin, ancrés dans le territoire et les réalités locales. Nous pourrons alors entrevoir les conséquences du délitement de ces lieux thérapeutiques, au bénéfice de plateformes hors-sol
Les évolutions actuelles dans l'organisation de l'offre de soins se manifestent non seulement dans l'architecture des dispositifs mais aussi dans leur inscription territoriale. En se penchant sur les réformes et les projets en cours, c'est finalement toute une idéologie qui se révèle. Ceci n'est pas une dystopie.
Comprendre les enjeux actuels concernant le « traitement de l'enfance » suppose aussi d'investir une perspective socio-historique, afin de situer les évolutions et les itérations. Voici donc un très bref survol, permettant de d'appréhender quelques linéaments généalogiques.
L'enfance suscite sans doute une forme d'effroi et de menace. Dès lors, il faut la maîtriser, quitte à vouloir immoler cet indomptable infantile. Au final, les enfants peuvent régulièrement devenir des victimes émissaires, des objets de domination ou de haine, à façonner ou à sacrifier...
Les politiques actuelles s'avèrent de plus en plus répressives à l'égard de la jeunesse. En outre, elles s'ancrent également dans des conceptions organicistes et héréditaires assez nauséabondes. Au final, c'est l'enfance elle-même qui se voit impitoyablement écrasée...