Les Centres Médico-Psycho-Pédagogiques sont des institutions soignantes associatives, recevant gratuitement tous les enfants et adolescents en besoin de soins psychiques. Or, ces structures sont de plus en plus mises à mal par certaines décisions politiques. Il parait donc urgent de se fédérer afin que les équipes engagées puissent toujours proposer un accueil soignant décent.
A l'heure où la distraction se dissémine sur un mode épidémique, ne faut-il pas insister sur les vertus de l'attention ? Et souligner à quel point le devenir attentif suppose une pédagogie voire une politique ajustées ? Par rapport à ces enjeux, Simone Weil avait déjà des intuitions susceptibles de résonner pour notre contemporanéité
Les médias sociaux tendent de plus en plus à configurer l'attention des jeunes utilisateurs, à réorienter leurs profils identitaires sur la base de captations attentionnelles. L'usage des écrans fait alors émerger des "diagnostics", et le TDAH devient une identité administrable et marchandisable
L’attention des enfants est de plus en plus parasitée, fragmentée et canalisée. Or, au-delà des effets cognitifs, se déploient également des stratégies de captation et de configuration identitaires, enfermant toujours plus précocement les jeunes utilisateurs dans des bulles aliénantes.
Quelles sont les dynamiques anthropologiques qui viennent ébranler notre attention ? Délitement des récits, perte des rituels, désincarnation, refus du jeu, bureaucratisation du monde...Au fond, c'est bien l'enfance qui est ainsi attaquée. Dès lors, rester attentif suppose de prendre soin de l'infantile, et réciproquement.
On immerge donc les enfants dans des environnements distractifs, on les expose à des perturbateurs attentionnels. Et, dans le même temps, on récuse toute divergence, on veut désormais catégoriser, pathologiser toute déviation infantile... Ne faudrait-il pas plutôt repenser d'autres horizons institutionnels et collectifs ?
Nos dirigeants politiques découvrent l'ampleur du mal-être collectif dans notre pays, et se targuent d'ambitieuses réformes et de plans visionnaires. Pourtant, leurs remèdes contribuent manifestement à alimenter l'agonie, faute de cibler les véritables problématiques. On administre des sangsues, des saignées, et on laisse crever...
Pour illustrer la violence exercée à l'égard de l'enfance, plongeons-nous dans certaines situations vécues. Car, au-delà des statistiques, il s'agit aussi de drames incarnés, d'existences brisées et d'avenirs condamnés. Concrètement. Tragiquement. Au milieu de l'indifférence généralisée...
La santé des jeunes et la pédopsychiatrie sont en plein délitement. Or, en réaction à certains drames, les politiques exigent que cette dernière puisse repérer et traiter les adolescents menaçants. S'agit-il donc de médicaliser à outrance des symptômes sociaux, tout en réduisant toujours davantage les possibilités réelles d'intervenir face à la détresse psychique ?
Dans quelle mesure les technologies de l'information et de la communication constituent-elles une forme de révolution anthropologique, susceptible de bouleverser les liens, l'attention, l'éducation, voire l'enfance ? Un principe de prudence a minima ne devrait-il pas s'imposer, afin de prendre soin des générations à venir ?