C'est dans l'esprit du texte éponyme consacré à Walter Benjamin, "Avertissement d'incendie", autour de ses thèses sur l'histoire rédigées peu avant son suicide en 1940 alors qu'il était "minuit1
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dans le siècle" que nous voulons consacrer cette édition à un ensemble d’informations de réflexions et de débats prenant acte d'une situation qui nous paraît dramatique pour les libertés en France et dans le monde en 2013. Nous pensons que les libertés individuelles et collectives sont depuis le début du siècle de plus en plus violemment attaquées de toutes parts et se réduisent en peau de chagrin. Elles sont plus que jamais en péril face à l’évolution de moyens technologiques toujours plus efficaces, actifs et omniprésents aux mains des pouvoirs de toutes natures, de tous ordres et de toutes obédiences politiques religieuses et corporatistes. Les rédacteurs de ce groupe qui se constituera par cooptation, seront des femmes et des hommes engagés sur le terrain des luttes.Une particularité demandée pour devenir rédacteur de cette édition est d'exercer ou d'avoir exercé une profession ou d'avoir une expérience personnelle directement en prise avec les problématiques que nous allons traiter dans des domaines très directement concernés par le recul des droits et des libertés. ( p ex: justice, médecine, enseignement, psychiatrie, prisons etc.)
Voila donc 1000 jours que cinq otages sont aux mains de leurs ravisseurs, dans des conditions de détention encore aggravées par l'intervention au Mali. Ils sont désormais éparpillés dans une immense région semi-désertique dans des conditions de vie très dures: la chaleur accablante, le manque d'eau, d'hygiène, de soins, d'aide médicale tout cela constitue des conditions de détention proprement infernales.
Laurent Fabius confirme enfin officiellement ce que tout le monde sait depuis déjà quelques semaines: le SARIN, redoutable gaz de combat, est employé par la répression syrienne et la fameuse "ligne rouge" est bel et bien franchie sans que les USA et les démocracies occidentales ne réagissent autrement que par de solennelles et diplomatiques protestations.
L’Etat de droit, nous avons eu l’occasion de l’expliquer mille fois, c’est autant la protection du citoyen vis à vis des violences de son voisin que contre l’arbitraire de l’Etat et de ses procédures bureaucratiques. Pour aboutir à ce fragile équilibre qui permet de faire éclore la démocratie, l’intimité des citoyens et éviter de les considérer comme des sujets, nos démocraties européennes ont inventé le principe de l'égalité des délits et des peines.
Oui, la situation de la psychiatrie en France est en train de tourner à la catastrophe nationale. Ce n'est pas un scoop: le fait est que depuis des années, la psychiatrie en France vit un véritable naufrage, dont la presse se fait de loin en loin l'écho.
Une fois n'est pas coutume, je me permets de renvoyer ici vers le billet intitulé "STOP DSM - Avertissement d'incendie" que j'ai publié dans mon blog en octobre dernier. Ce billet est du reste à l'origine de la présente édition tant il est évident et flagrant que nombre d'atteintes aux libertés fondamentales dans notre pays et dans les pays occidentaux passent par le sort réservé au traitement de la folie.
Le fait que Jean-François Copé, le président de l'UMP, ne trouve rien à redire aux propos d'Henri Guaino qui a accusé le juge Gentil de «déshonorer la justice» après la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt, ne doit pas surprendre. En dehors de la péripétie de l’ex-président, cette volonté de fouler, par la force, les symboles de l’Etat de droit est une caractéristique de l’ADN sarkozyste, empruntant en cela au vieux mythe bonapartiste...