La Voie des Indés a pour vocation de valoriser sur Mediapart les productions des éditeurs indépendants francophones par le biais de critiques de livres, d'interviews et de portraits. Pour donner voix1
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au chapitre à de petites et moyennes maisons d'édition. Régulièrement, et en lien avec les éditions Bookclub et Papiers à bulle, seront données à lire ici la diversité et l'originalité de cette production.
La Voie des Indés, c'est aussi la rentrée littéraire alternative, dont la première édition initiée par le réseau social du livre Libfly.com a eu lieu en 2012 et qui se poursuivra chaque année.
De même qu’un écrivain argentin sera nécessairement borgésien, on attendra d’un écrivain tchèque qu’il soit par la force des choses kafkaïen, tant il est vrai qu’en ce qui concerne la question littéraire (et pas seulement celle-ci d’ailleurs), clichés et réductions approximatives nous servent trop souvent d’excuse pour mieux ranger, classer, ordonner à la va-comme-je-te-pousse. Classement des plus illusoire donc, et propice aux pires raccourcis, mais enfin, c’est ainsi que sur les belles étagères de nos bibliothèques mentales se construira un meilleur des mondes bibliophile. Les clichés ont la vie dure, certes, mais ils renferment parfois également une part de vérité. Penchons-nous par exemple sur le cas de l’écrivain pragois Karel Pecka (1928-1997) et plus particulièrement sur son réjouissant (si j’ose dire) roman « Passage » (1974), que les éditions Cambourakis ont eu la bonne idée de publier en v.f. et qui n’a pas reçu les honneurs qu’il méritait lors de sa sortie en février 2013.
L'ouvrage réédité par en novembre 2013 par les éditions Bartillat en impose : plus de 600 pages avec la préface, et une abondance de notes (c'est la coutume en histoire) qui viennent appuyer la précision historique, bibliographique, l'érudition et le désir d'exhaustivité de son auteur, Jérôme Carcopino.
Chez luvan (sans majuscule), tout se passe aux confins, réels ou imaginés, dans un silence organique où la chair devine pourquoi elle souffre, dans une exploration lucide d’une limite arctique de l’existence, dans une communion avec des éléments glacés ou brûlants que l’on sent confusément liés à un au-delà du réel.
Moscow fait l’effet d’un violant ressac qu’on se prendrait sur l’arrière du crâne en pensant avoir échappé au pire. Une main ferme qui nous rejetterait illico dans le tourbillon. Et c’est reparti pour un tour d’errances nocturnes en compagnie des vampires de Mosqueiro, l’île brésilienne que les autochtones surnomment « Moscow ».
Dans un coin de Lombardie, en 2011, gît à ciel ouvert une gigantesque décharge, rassemblant en un seul lieu intense, nouvelle terra incognita potentielle d’une société en crise de nerfs permanente, trois réalités cherchant toujours et encore l’enfouissement.
Plus de 20 ans séparent Le Messager de Charles Stevenson Wright (1962 - 2014 aux éditions Le Tripode) et Dandy de Richard Krawiec (1986 – 2013 aux éditions Tusitala). Ils se font pourtant singulièrement écho.
Le lecteur français aura dû attendre 49 ans pour pouvoir lire, grâce à l’inspiré éditeur toulousain Monsieur Toussaint Louverture, la traduction du deuxième roman de Ken Kesey, mythique auteur de « Vol au-dessus d’un nid de coucou ».