« Penser que les citoyens puissent se laisser prendre encore et encore à ce déguisement grotesque d’humanisme face à la menace, c’est terminé ».
À l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, ces mots sont ceux de Yolaine Vignaud. Cette ex-référente départementale LREM repentie, a fait le récit de sa petite épopée de duperies et d’artifices que fut l’expérience macroniste. Au début, chez ces néophytes de la politique, « la galvanisation des ballons et selfies avec leurs nouvelles stars à écharpe, et l’illusion d’“en être”» ; et peu à peu, pour certain·es — celles et ceux qui étaient venus par excès d’idéalisme, et sans doute de crédulité —; « un peu de honte, la conscience de la lâcheté et la douleur de la compromission ».
« Voilà la carte du vote utile, le joker ultime... »
À quelques jours du scrutin, alors qu'Emmanuel Macron se place en sauveur et en garde-fou face à la menace de l’extrême droite, Y. Vignaud éprouve « le sentiment d’être manipulée à coups d’images déjà vues ». De ses illusions perdues d’ex-macroniste, du « Syndrome de Stockholm » et du « contrat Faustien » passé avec « le bon vouloir du chef » d’un parti fantoche, jusqu’à l’injonction au « vote utile » culpabilisant installant « le non-choix comme seul choix », se lit un continuum de mystification, et l’histoire d’une grande confiscation.
« Voilà la carte du vote utile, le joker ultime, le Lilou Multipass de la Vème république, qui refait son apparition sur la table de jeu. Macron contre les extrêmes, bien entendu… », écrit-elle. Même — et surtout — pour ceux qui ne sont jamais malencontreusement tombés dans le chaudron macroniste, le sentiment partagé, à quelques jours du 10 avril, alors que l'idée éculée de « barrage républicain » refait surface, semble être celui d’un traquenard électoral.

Car « ceux qui avaient bénéficié de l'effet barrage en 2017 ont, résume Jadran Svrdlin, tout sauf étonnamment, préparé l'advenue de ce remake électoral. Il fallait pour cela, valider sans cesse les thèses xénophobes, paranoïaques et autoritaires de ceux contre lesquels ils avaient feint se dresser tel un rempart démocratique » (lire, à ce sujet, l’article d’Ellen Salvi, « Extrême droite : Macron appelle à éteindre les braises sur lesquelles il a soufflé »)
Facilitateur du fascisme
Si quelques expressions orageuses utilisées ça et là par les contributeurs (« la peste et le choléra ») peuvent le laisser penser, les contributions les plus lucides se refusent à postuler un rapport d’équivalence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais partout, les diagnostics sont les mêmes : tout au long du quinquennat, les paradigmes identitaires et réactionnaires de l’extrême droite ont irradié par-delà les lisières qui leur étaient autrefois affectées. Pour Jadran Svrdlin, il faut admettre que « la frontière est mince et mouvante entre les fascisateurs [pour reprendre la formule de Frédéric Lordon dans son dernier texte, ndlr] et les fascistes. » Non content d’avoir contribué au colportage éhonté de la grammaire et des obsessions de l’extrême droite dans l’espace public, le chef de l’Etat a agi en facilitateur du fascisme.
Cette responsabilité du pouvoir en place dans l’extrême-droitisation du paysage politique et du périmètre du pensable était également l’objet du billet de Bénédicte Monville, élue EELV récemment exclue du parti, intitulé « Quelques considérations à ne pas oublier dimanche prochain ». Les gouvernements Macron, écrit-elle, après avoir été élus en boucliers contre l’extrême droite, endimanchés d’atours plus respectables que celle-ci, ont pris part à la contagion du vocable raciste tout en prétendant le neutraliser. Ils ont, du reste, « laissé prospérer les groupuscules fascistes tandis que le ministre de l’intérieur dissolvait arbitrairement, et pour la première fois depuis l’après guerre, un groupe antifasciste et des associations de lutte contre les discriminations. »
« Situation aussi inédite qu'inquiétante »
Ce faisant, ils ont agi en semeurs de discorde et en destructeurs de liens : « la libération de la parole raciste entrave durablement l’émergence des solidarités de classe et contribue à maintenir un rapport de force défavorable aux classes dominées ». De cette « situation aussi inédite qu'inquiétante », et pour éviter au second tour la configuration asphyxiante que l'on sait, l'élue déduit l'impératif pressant d'un vote stratégique dès le premier tour.
Enfin, écrit Monville, ces gouvernements n’ont cessé de maltraiter les exilé·es. Cinq ans de lacérations de tentes par la police, d’enfermements en centre de détention administratives et d’une politique d’abandon que le Club ne cesse de chroniquer (voir par exemple le dernier billet d’Emile Rabreau, militant à Utopia 56). Sur ce point, analysant dans un billet récent les « promesses présidentielles pour les exilé·es », le chercheur Claude Calame détaille implacablement la brutalité de la politique migratoire du gouvernement, et son parachèvement en cas de réélection.

Les mesures prises et envisagées sont ni plus ni moins « des politiques xénophobes », « clé de voûte d’une vision géopolitique néocoloniale et dominatrice », qui ont néanmoins l’effronterie de se parer d’un « double langage en apparence humaniste ». Cet humanisme de pipeau, qui se targue d’honorer la tradition française d’accueil des réfugiés, camoufle non sans peine une conception de l’accueil sous forme de tri utilitaire propre au capitalisme, et d’un « immense marché d’échanges économiques et financiers de biens et de ressources humaines, un marché mondialisé régi par l’offre et la demande. »
« Dépolitisation coupable »
Aux politiques objectivement discriminatoires (la loi « séparatisme » en constitue un parangon) se coalise l'accoutumance collective latente de la fascisation, qui remodèle les pourtours du normal et de l’anormal, érode et nivelle par le bas les émois politiques face aux injustices. Federico Martín Aramburú, rugbyman argentin, a été tué en plein Paris par le militant d’extrême droite Loïk Le Priol sur un motif raciste. Ce meurtre, sans susciter d’ébranlement national, sans fracas, a imperceptiblement rejoint l’amoncèlement de mauvaises nouvelles, réduit à l’état de fait divers, ramené à la trivialité d’un événement malencontreux à la suite d’une altercation hasardeuse.
Son éclipse dans l’ordonnancement médiatique, son catalogage au registre de l’anecdotique dans la grande compétition des faits, témoigne de l’insidieuse normalisation de l’extrême droite, dont un texte d’hommage publié dans le Club rend bien compte. Les autrices, un collectif de féministes antifascistes, s’y insurge contre la « dépolitisation coupable » auréolant ce meurtre, mais aussi que, dans l’espace public, ait été atteint « un tel degré de résignation ou de lâcheté » face à une extrême droite standardisée. Le signe, s’il en est, de l’inoculation, peu à peu, souterrainement, d’un fond de l’air fasciste dans le cours normal des choses.
À cette insensibilisation se surajoute la « baisse tendancielle de la mobilisation générale » antifasciste, que Louise Bihan, une jeune militante communiste, « lesbienne sonore, et poète de l’ombre », comme elle se décrit, tente de décoder, dans le sillage de l’article de Mathilde Goanec (« Dans la rue, le combat contre l’extrême droite est marginal »).
Difficulté pour la gauche d'assurer la possibilité d'un contre-modèle efficace
Tentant de ne pas « se laisser aller à la fatalité », la militante voit dans cette apparente désaffection des luttes antifascistes « la difficulté pour la gauche d'assurer la possibilité d'un contre-modèle efficace ». Sur un mode introspectif, elle ajoute « Nous avons mis bien trop de temps à prendre conscience du développement du discours d'extrême droite dans les consciences ». En sus, le modèle des luttes par manifs « tend à s’user ».

Les dernières mobilisations montrent qu’une base militante subsiste, malgré un climat irrespirable qui tend à l’annihiler (et, avec d’autres termes, comme l’écrit Carlita Valinthes dans un petit texte publié hier, « nous sommes divisés, éparpillés et blasés, en ce qui concerne les fameuses "forces de gauche". On n'en perd pas une pour se foutre sur la gueule ») ; mais il faut ajouter que « des années et des années de répressions, de manifestations sans audience, sans victoires, découragent les moins militant-es d'entre nous. » Et c’est là l’un des effets délétères les plus marquants de ces cinq années de macronisme, dont des billets récents attestent. Voir, notamment, la grande fresque de témoignages de « mutilés pour l’exemple » par Rudy Brabant, et sa chronique photo de la marche contre les violences policières du dimanche 3 avril.
Prophétie auto-réalisatrice
C’est dans le cadre de cet écosystème politique que les contributeurs se désinvestissent de leurs rôles de « castors » missionnés pour un nouveau « barrage » au second tour ; depuis 2017, les lignes ont bougé. Ils et elles n’amalgament pas le macronisme brutal et le fascisme immanent à l’ADN du Front National, fondé sur la foi dans une inégalité des races — le billet d’Attac sur leurs programmes économiques, par exemple, s’il soulève les troublantes contigüités entre les deux programmes, deux grandes fabriques à inégalités, précise bien qu’une Le Pen « prône des thèses nationalistes et xénophobes » et « cherche à séduire les classes populaires et moyennes en faisant croire que nos difficultés seraient causées par les réfugiés et les personnes de confession musulmane ». Ces familles politiques présentent des différences de nature. Mais elles s’auto-alimentent dans une dynamique mortifère, se consolident mutuellement ; le « barrage » républicain est criblé de trous ; voter Macron pour contrecarrer Le Pen a, pour beaucoup, un goût de prophétie auto-réalisatrice et de paradoxe irrésolvable.
Pour dire cette équation indémêlable, Pierre Boccon-Gibod, qui a signé un texte sobrement intitulé « Pourquoi il n'est plus possible d'appeler à voter Macron contre l'extrême droite », mobilise une métaphore chorégraphique : « Marine Le Pen et Emmanuel Macron sont ainsi rentrés, depuis les élections de 2017, dans une danse morbide ». « Faites ce que vous voulez, ajoute-t-il pour parodier une fameuse Une de journal de 2017, mais si vous voulez faire barrage à l'extrême droite, faites aussi barrage à l'extrême centre, et vice versa : ne votez ni Macron, ni Le Pen. Ces deux-là dansent ensemble. »
« Voter Macron, « c'est faire de Le Pen la principale force d’opposition. »
Quant à ceux qui se laisseraient tenter par un vote Le Pen par envoûtement pour le vernis social de son discours, grimage spécieux utilisé pour escamoter les intentions d’une politique de triage raciste, ou par un vote FN destiné à « punir l'extrême centre », le blogueur répond : « vous obtiendrez une destruction poursuivie des services publics, une réapparition brutale de la société martiale et disciplinaire, une discrimination de plus en plus barbare des musulmans et des personnes racisées en France, une propagande illusoire sur la grandeur internationale de la patrie, et l'agrandissement ostentatoire de la fortune des Arnault et des Bolloré, comme sous Macron. » Or , inextricablement, voter Macron, « c'est faire de Le Pen la principale force d’opposition. »
Et « il faut bien se le dire : si Manu repasse, ce sera l’enfer », résume Mačko Dràgàn, qui refuse de signer pour cinq ans de plus de « terreur macronienne » et « un système libéral-autoritaire encore plus verrouillé qu’auparavant, avec des institutions politiques de plus en plus fascisées ». Et pourtant, le Président s’évertue à se présenter en repoussoir utile et à s’époumoner « c’est le fascisme ou moi » dans une alternative pipée de part en part. Egalement prompt à butiner des slogans du NPA en les siphonnant de toute leur substance anticapitaliste (« nos vies valent plus que tous les profits »), Macron pousse l’outrecuidance dans ses retranchements, et redessine les contours imaginables du culot.
« Renforcer le pôle fascistoïde »
Anticipons, avec notre blogueur libertaire, le projet Macron aux manettes pour cinq autres douloureuses années : « dégrader plus encore des institutions démocratiques […], renforcer le pôle fascistoïde qui lui sert de sparring-partner, quitte à lui donner une place de choix dans son gouvernement comme il l’a fait avec Darmanin, et tout faire pour qu’on ne puisse plus le dégager de son bunker de l’Elysée, tel un blaireau rétif à l’enfumage, avec derrière lui une turbo-droite qui irait d’Edouard Philippe à Ciotti. »
Pour lutter contre l’étiolement de tout espoir politique, c’est « maintenant ou jamais ». Pour voter, déjà… — même si Mačko la joue façon texte à trous — «…pour le seul parti qui en France, depuis quelques temps maintenant, incarne la gauche non-révolutionnaire, dite "de pouvoir", en mesure d’accéder à l’État central ». Il ajoute, facétieux : « je vous laisse nommer vous-même ce parti, mais attention si êtes un fanzouze de Roussel vous risquez de donner la mauvaise réponse et de ne rien comprendre à ce papier, essayez encore ».
Mais surtout, les perspectives transformatrices, seules aptes à hacker les scénographies électorales verrouillées d’un écosystème politique saturé d’effluves xénophobes cantonnant le vote à un choix négatif, se passent hors de l’isoloir. Pour Mačko Dragan, la vraie alternative, « pour paraphraser Rosa Luxembourg », c’est « anarchisme ou barbarie » ; il faut dès à présent « créer de nouveaux syndicats, des comités de quartier, des assemblées populaires, des parlements autonomes, à réquisitionner des espaces de vie démocratique », s’organiser pour les prochaines municipales et s’inspirant de Murray Bookchin et son municipalisme libertaire, car « dans sa hâte à nous détruire, et en invalidant par son autoritarisme maximaliste toute possibilité d’agir à échelle nationale, Macron, s’il est réélu, aura rendu ce programme communaliste et localiste plus nécessaire que jamais. »
« La politique, ce n'est pas que dans l'isoloir »
Pour Jadran Svrdlin, « il est temps que nous cessions de sombrer. La politique ce n'est pas que dans l'isoloir. C'est même l'endroit où il y en a le moins. » Si la politique a déserté l’isoloir, c’est sans doute parce qu’au-delà de l'aporie électorale qui place les citoyen·nes face à un cas de conscience inextricable au second tour, elle est victime d’une longue politique de confiscation. Le suffrage universel s’est vu « détourné par les classes dominantes », comme l’exposait A. Leucha dans un exposé brillant.
Il y détaillait savamment les étapes de cet embargo des dominants : la confiscation de la parole publique et les fonctions politiques, d’abord ; puis la dépolitisation les masses ; le camouflage des divisions de classe par l’érection du mythe national ; l’instrumentalisation de l’autorité du suffrage universel pour déligitimer l’action directe ; le financement des campagnes électorales, enfin — rappelons que le candidat d’En Marche avait levé 16 millions d’euros entre la création de son mouvement en mars 2016 et décembre 2017.
« Malgré la répression, et contre la dépression... »
Pour contourner ce double verrouillage d’un suffrage à la fois privatisé par les dominants et paramétrant des guet-apens électoraux et des dilemmes moraux, les contributions se focalisent aussi sur ce qui, dans la société, « ne se réduit pas aux bruits et aux odeurs qui ont envahi le discours politique », comme on pouvait le lire dans un texte collectif récent hébergé sur le blog d’Éric Fassin appelant à « proposer une autre campagne ». Alors que l’extrême droite « semble avoir gagné la bataille idéologique », l'impératif est de « faire exister un contre-espace antiraciste, en incluant des contre-publics : celles et ceux dont on entend parler sans cesse, mais que l’on n’entend jamais parler ou presque. »

Car plus que toutes, ce sont les populations minorisées qui pâtissent le plus de cette mainmise des classes dominantes sur l'ordre médiatique et la scénographie électorale. « Il est grand temps de faire entendre une autre politique qui bouillonne déjà dans les quartiers et dans les rues : les mouvements sociaux qui, malgré la répression, et contre la dépression, se multiplient depuis des années, ces mobilisations qui se croisent et parfois se rencontrent ».
« Stigmatiser tout ce qui a un parfum d’égalitarisme. »
Enfin, certain·es tentent malgré tout de ramener l’espoir dans l’isoloir. C’est le cas du philosophe Michael Foessel, qui dans un beau texte, rappelait combien, « en 2002, “Le Pen” était un signe mobilisateur. » Aussi loin qu’ils se souviennent, les castors, « pour l’exorciser », étaient « prêts à voter pour l’adversaire de ce nom, peu importe comment il s’appelle et même, si nécessaire, avec une pince à linge sur le nez… ».
Lui aussi, pour dessiner la spécificité de notre moment électoral, retrace le chemin de fascisation parcouru. « À juste titre, Emmanuel Macron a récemment cité Péguy pour décrire notre rapport au nationalisme xénophobe : “le pire, c’est d’avoir une âme habituée”. Le Président aurait pu en profiter pour condamner quelques progrès récents de cette méchante habitude de l’âme. Pour ne citer que des exemples touchant au langage : son Ministre de l’Intérieur reprochant à Madame Le Pen d’être "trop molle" dans son combat contre le fondamentalisme musulman […] ; l’usage gouvernemental de formules confuses telles “islamo-gauchisme” ou “menace woke” afin de stigmatiser tout ce qui a un parfum d’égalitarisme. »
Le philosophe suggère alors de se faufiler dans « le trou de souris pour sortir du cauchemar ». Bref, de voter pour le candidat de l’Union Populaire pour resquiller l’embuscade mortifère que l’on connaît. Le risque de cette resucée du « vote utile » dès le premier tour sous d’autres atours ? Foessel l’anticipe : « On nous reprochera de prêcher le vote utile, et de polluer le premier tour par l’anticipation du second » – de souiller la grammaire électorale, d'abîmer encore un peu nos belles institutions de la Vème République.
« Désirer autre chose que la forclusion du possible dans l’abaissement identitaire »
Aussi mieux vaudrait-il, cette fois-ci, « ne pas jouer avec le feu ». Mais dans ce texte, vote tactique et vote d’adhésion ne semblent pas s’opposer. Le plaisir gît dans le geste stratégique. Cette candidature est précisément l’occasion, pour Foessel, de bousculer nos schèmes enferrés dans un ordre social inégalitaire en voie de fossilisation, notamment parce que le candidat sait créer des brèches dans une configuration du discours saturée de poncifs paralysés. « Récemment, il a évoqué le silence et la nuit comme des horizons à reconquérir. [Voir le livre que Michael Foessel a consacré à la nuit] On pense ce que l’on veut de ces thèmes mâtinés de lyrisme égalitaire. Sur le fond comme sur la forme, ils contribuent néanmoins à montrer que tout est politique sauf la marchandise raciste avariée qui menace encore une fois d’être à l’avant-scène du débat public pour les cinq années qui viennent ».
Or, c’est de cela qu’il s’agit au fond : « notre aptitude à désirer autre chose que la forclusion du possible dans l’abaissement identitaire. »
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