Depuis plusieurs semaines, Anticor fait l’objet d’une campagne de presse, dont la violence n’a d’égale que celle qui vise la justice financière. Pour ceux qui aiment danser au bal des hypocrites, ce sera toujours plus facile de dénoncer Anticor qu’un système qui prive notre pays d’une part importante de ses richesses.
Aujourd’hui, ANTICOR sort de l’ombre pour faire la lumière sur sa situation : pour pouvoir saisir un juge, l'association doit bénéficier d’un agrément essentiel, octroyé par le ministère de la Justice (en 2021, ce sera par le Premier ministre, car Anticor a porté plainte contre le Ministre de la justice). Sans celui-ci, de nombreuses affaires seraient clôturées, du jour au lendemain.
Le « grand débat national » est présenté comme une réponse. Mais c’est une mauvaise réponse : le gouvernement ne peut pas en même temps donner la parole au peuple et rester maître de la décision finale. Restituer ce pouvoir au peuple appelle une Constituante.
Toutes les décisions, d'application bienveillante ou bien très stricte de la législation par la Commission des comptes de campagne peuvent être critiquées. Il faut rappeler que cette commission n'avait pas détecté l'ampleur du dépassement du compte de M. Sarkozy en 2012, ce qui a fortement altéré sa crédibilité. Une profonde réforme s'impose.
Mercredi 18 avril, le Sénat examinera la proposition de loi sur le "secret des affaires", en procédure accélérée. Mais faut-il, pour mieux lutter contre l'espionnage économique et préserver les intérêts des entreprises, restreindre de manière aussi drastique la liberté d'informer?
Comme on pouvait s'y attendre, le Conseil constitutionnel a encore manqué un rendez-vous avec l'histoire. Toutes les composantes syndicales de la magistrature lui proposaient de mettre un terme à la subordination des procureurs au Garde des sceaux.
Dans son programme, Emmanuel Macron était clair : "la loi de moralisation de la vie publique comprendra (...) l'interdiction pour tous les détenteurs d'un casier judiciaire (niveau B2) de se présenter à une élection". Il suggérait même qu'il était le seul à promettre une telle mesure -ce qui était inexact, car beaucoup d'autres candidats étaient sur la même ligne.
Le procès des lanceurs d'alerte et du journaliste à l'origine des Luxleaks s'achèvera avec un peu de retard. Jusqu'à présent, il a été politique jusqu'à la caricature. Le président et le procureur n'ont eu de cesse de rejeter les questions de la défense, au motif que la politique n'a pas sa place dans un prétoire. Le procureur a reproché au journaliste de faire son métier...
Système injuste, soupçonné de partialité et dont la suppression a été promise par François Hollande, la Cour de justice de la République perdure. Christine Lagarde sera -sous réserve d'un pourvoi en cassation- la prochaine justiciable bénéficiant de ce privilège de juridiction.