Sur la plage, à force, il est presque devenu une sorte de célébrité. On le surnomme probablement « l’Homme au jokari ». Il sévit surtout à marée basse, là où la mer en se retirant a laissé de belles plages de sable mouillé et résistant à souhait pour jouer. Il passe des heures à taper dans la balle, et l’envoie haut, haut, si haut que l’on doit plisser des yeux pour suivre la trajectoire
Juste quand elle avait les mains pleines de crème solaire, la sonnerie du portable retentit. Le temps de les essuyer à la va-vite sur la serviette de plage… « Allo, oui, bonjour Maman ! » Elle se redresse, genoux serrés face à la mer.
Sur la plage, il y a deux types d’estivants : ceux qui placent leur serviette perpendiculaire à la mer et passent de longs moments assis à la regarder, et ceux qui la placent parallèlement, face au soleil pour ne pas perdre une miette d’ultra-violets. Les premiers ont généralement apporté un bouquin qu’ils s’évertuent à ne pas lire
Ils viennent d’arriver. Le temps de poser leurs bagages, d’ouvrir les volets, et d’un commun accord, décident de sacrifier au rituel : aller illico dire bonjour à madame la mer. Pas le temps de défaire les bagages ni même de vérifier si tout marche dans l’appartement. Enfiler à la va-vite un short, des sandales et basta. Descendre le petit chemin aux tamaris ébouriffés.
Aujourd’hui, c’est un peu fête à la station. On a monté une estrade à côté du bistrot de la plage. Amplis, micro, guitares, batterie. Un groupe un peu hétéroclite s’y produit.