«Je pense que le quota est atteint», dit le président de séance en reposant sa calculette sur le bureau, «on va pouvoir commencer!» Le brouhaha qui planait en volutes épaisses sur la pièce se dissipe par lambeaux. Il tapote sur la table avec un petit marteau de cuivre qu'il ne lâchera plus pendant les presque trois heures que durera la réunion.
C’est allongée sur le sol, toujours. Le dos à même le sable d’une dune ou l’herbe d’une clairière. Comme s’il n’y avait qu’au contact le plus étroit possible — talons, mollets, fesses, omoplates, tête et paumes des mains —, avec la surface de la terre que cela pouvait arriver. Offrir ton visage à la lumière
Elle a écarté le rideau de plastique semi-souple et est entrée. Là, un moment d’arrêt, le temps de balayer la terrasse du regard et de choisir la place à laquelle elle allait s’installer. Elle a alors marché à grandes enjambées un peu gauches, un sourire secret sur le visage. Elle s’est assise, a regardé longuement le ciel, a soupiré d’aise
Si la mémoire avait une forme, elle aurait la forme d’une maison. Un pavillon de meulière, encastré dans une rue étroite, dans le quartier pavillonnaire d’une proche banlieue de Paris qui aurait beaucoup changé depuis. Une façade comme un visage, avec une porte-bouche, ourlée de courbes très années 1930, deux fenêtres principales, comme des yeux un peu étonnés,
« Ce serait un souvenir d'enfance. On l'achèterait pour presque rien, on l'achèverait dans une impasse.Ce serait le crépuscule, l'incendie de la fontaine. Ce serait dix heures du soir et la pluie jusqu'aux os, jusqu'aux fleurs blanches des os. Il ferait jour. Il ferait plus que jour... » Pierre Peuchmaurd (1948-2009)
Edmond, c’est un poème. L’archétype du vieux garçon. C’est notre voisin en Normandie. Comme on s’est rendu service mutuellement lors de petits incidents de la vie (serrure coincée, batterie à plat, inondation en pleine nuit), on est devenus « amis ». Depuis, chaque année, on s’invite à boire un verre et parler de choses et d’autres.
Entendu ce midi (13h20 environ) pendant le JT de France 2* à propos des répétitions de la garde républicaine pour le 14-Juillet:"Au Moyen-Age, la Garde républicaine organisait des tournois...."
Elles marchaient devant moi en se tenant par le bras. Au bas mot 160 printemps à elles deux. Toutes deux portaient ces sortes d’imperméables légers qu’elles nomment « gabardines » et utilisent souvent comme manteaux l’été : l’une en bleu marine, l’autre en mastic. Cheveux blancs pour l’une, relevés en chignon et retenus sur les côtés par deux petits peignes façon écaille