Louis Bonard s’attaque volontiers à plus grand que lui. Le comédien suisse revisite avec jubilation l’Apocalypse en quatre épisodes de plus ou moins une heure, façon série américaine. Et il ne ménage pas sa peine, déclamant lui-même le générique et faisant de sa fin du monde une Apocalypse verte en même temps qu’une porte de sortie au fatalisme ambiant. Réjouissant.
Le Frac Auvergne à Clermont-Ferrand accueille les œuvres de Dirk Braeckman dont la pratique passe par l’expérimentation permanente de la matière. Peintre utilisant le médium photographique comme outil cependant dépourvu de toute forme technologique sophistiquée, le Flamand arpente le réel dans ses détails les plus ordinaires pour mieux mesurer l’invisible poids des choses.
À Paris, le Palais de Tokyo expose l’art obsédant et inquiétant de Miriam Cahn qui n'a de cesse de confronter le regard du spectateur aux affres de l'actualité socio-politique, le plaçant dans une position inextricable face à la violence du monde. « Ma pensée sérielle » révèle le rapport qu’entretient une artiste en colère avec le sujet original et sa variation.
Au Palais idéal du facteur Cheval dans la Drome, Martine Aballéa conçoit une petite maison lumineuse qu’elle situe dans un bois isolé au cœur de l’hiver, une cabane magique qui rappelle l’enfance, une « tiny house » réduite à la taille d’une chambre à coucher dans laquelle on ne peut pénétrer qu’en pensée, car cette « Maison lointaine » est aussi celle d’un voyage intérieur, un conte onirique.
À Lausanne, Photo Élysée retrace l’histoire du flou dans la photographie depuis son invention jusqu’à aujourd’hui dans une exposition qui met le médium en regard avec la peinture et le cinéma. Réunissant près de quatre cent œuvres de plus de cent quatre-vingt artistes, « Flou. Une histoire photographique » révèle l’importance de cette forme dans l’art.
À Saint-Nazaire, le Grand café centre d'art contemporain, célèbre l’art graphique de Mattia Denisse en accueillant sa première exposition monographique dans une institution française. « Hápax » plonge les visiteurs dans un univers onirique et introspectif, tenant du conte qui serait doté de rigueur scientifique, un voyage intérieur dans lequel s'exprime toute la puissance de l'imagination.
Mathieu et Kendy se rencontrent lors du concours d’entrée à Science Po Paris. Il est français, elle est haïtienne. Alors qu’ils s'opposent sur à peu près tout, ils se lient d'amitié. Bientôt, les fantômes du passé vont ressurgir. Petite forme pour deux comédiens, « Kap O Mond ! » croise deux visages contemporains de la France et d’Haïti hantés par le passé colonial de la France révolutionnaire.
À Bruxelles, Jean-Michel Alberola remonte le temps jusqu'aux années soixante pour revisiter dans un ensemble de toiles, sérigraphies et œuvres graphiques, trois années qu’il considère charnières. L’exposition « 1965 – 1966 – 1967 (DÉTAILS) » à la galerie Templon offre une vision politique et poétique de cette période décisive pour la compréhension du monde actuel.
Pour sa nouvelle création, Séverine Chavrier imagine un dispositif scénique d’une très grande beauté, réceptacle des pensées de quatre adolescents musiciens d’aujourd'hui. Entre théâtre et cinéma, « Aria da capo » explore leur âge et ses soubresauts à la manière d’un journal intime ou d’un songe, restituant au plus près l’intensité du désir. Éblouissant.
À Paris, l’Institut des cultures d’Islam et Bétonsalon consacrent une exposition commune à l’artiste franco-algérienne qui construit depuis le début des années 2000 une œuvre dense et protéiforme. Imprégnée de sa double culture, elle questionne les points aveugles de l’histoire. « Hier revient et je l’entends » cultive l’hybridité pour mieux poser un regard critique sur le monde.