L’artiste australien d'origine iranienne Hossein Valamanesh est décédé le 15 janvier dernier à Adelaïde où il résidait. L’Institut des cultures d'Islam à Paris accueillait jusqu'au 13 février sa première exposition monographique d'envergure en Europe. « Puisque tout passe » explore quarante ans de création dessinant une œuvre intime inspirée par ses racines et sa terre d’adoption.
À l’Odéon - Théâtre de l'Europe, Tiago Rodrigues met en scène pour la première fois un texte qu’il n’a pas écrit en s’emparant de « La Cerisaie » d'Anton Tchekhov. Avec une intelligence remarquable qui passe par le choix aussi radical que juste de la distribution, le metteur en scène portugais réussit l’exploit d’éclairer la pièce d'un jour nouveau en nous parlant du présent.
À la Comédie de Genève, Tiago Rodrigues donne la parole aux travailleurs de l’humanitaire dans un spectacle multilingue inspiré par leurs témoignages. « Dans la mesure de l’impossible » expose les dilemmes de celles et ceux qui naviguent entre le chaos des zones d’intervention d’urgence et la quiétude opulente de leur « chez-soi » et conduit à questionner l’engagement artistique.
Poursuivant sa reconquête des arts majeurs en mode mineur, le collectif genevois Old Masters consacre son nouvel opus à la musique, après ceux dédiés à la peinture et la sculpture. Avec une audace inouïe, « Bande originale » propose l'écoute d'une pièce sonore, nouvelle composition musicale de Nicholas Stücklin, émaillée d'un texte surtitré et de tableaux au minimalisme étonnant.
En adaptant « Nostalgie 2175 » de l'autrice allemande Anja Hilling, Anne Monfort met en scène une histoire d'amour et d'amitié à trois prenant place dans un futur déjà passé, conté depuis le journal testament d’une femme adressé à l'enfant qu'elle porte. En 2175, la température avoisine les 60°C et être enceinte par voix naturelles tient du miracle. Donner la vie se révèle presque toujours fatal.
Le Théâtre du Petit Saint-Martin à Paris accueille « Stallone », formidable récit conté de façon lumineuse par Clotilde Hesme avec la complicité du comédien musicien Pascal Sangla. En adaptant la nouvelle d'Emmanuèle Bernheim, Fabien Gorgeart interroge l’influence de la création artistique sur nos vies et fait de la figure de Stallone un lien possible entre le cinéma et le théâtre.
2021 en dix pièces qui, entre fermetures sanitaires et interdictions culturelles, m'ont marqué. Dans ce classement, forcément subjectif, aurait pu figurer « Tiens ta garde » du Collectif Marthe, « Toute la vérité » d’Adrien Béal Théâtre Déplié, « A bout de sueurs » d’Hakim Bah et Diane Chavelet ou encore « Théories et pratiques du jeu d’acteur.rice » de Maxime Kurvers.
Au Rond-Point à Paris, Bénédicte Cerutti conte le bonheur et l'effroi dans le monologue d’une tragédie contemporaine qu’elle porte à bout de bras. Dans un décor minimaliste et froid, Chloé Dabert s'empare pour la troisième fois du théâtre du dramaturge britannique Dennis Kelly. « Girls & boys » narre l’histoire d'une femme qui, confrontée à l’indicible, tente de sortir de la nuit.
Le Musée du Luxembourg à Paris accueille la plus importante exposition jamais organisée de l’œuvre de Vivian Maier qui, à côté de son métier de gouvernante pour enfants, pratique de manière frénétique la photographie. La découverte en 2007 de l'imposant corpus propulse l’inconnue parmi les grands noms de la « street Photography » mais Vivian Maier est-elle bien celle que l’on voit ?
Un classement est toujours arbitraire, qui plus est lorsqu'il s'agit de choix subjectifs. Voici donc dix expositions qui m'ont marqué en 2021, auxquelles on aurait pu ajouter celles de Shimabuku à Monaco, de Nicolas Deshayes au Frac Grand Large et au Creux de l'Enfer, de Noémie Goudal à Saint-Nazaire, de Marinette Cueco à Dunkerque, de Rayane Mcirdi à Gennevilliers ou de Tarik Kiswanson à Nimes.