Dans son film de genre « The Substance » Coralie Fargeat verse dans l’horreur et le gore pour dénoncer la pression sur le corps d’une société patriarcale, saturée d’images. Ironie du sort, la voici en compétition à Cannes, sur le tapis rouge et sous le feu des projecteurs, s’orchestre exactement ce qu’elle dénonce.
La sélection officielle du Festival de Cannes, passée au crible d'une critique féministe et politique. Vous trouverez ici l'inventaire des critiques publiées sur ce Blog
Par jumel.sandra
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Les deux anciens profs belges Arnaud Hoedt et Jérôme Piron avaient déjà marqué les esprits avec « Convivialités », qui déconstruisait la violence de classe contenue dans l’orthographe. Ils reviennent ici avec un spectacle ludique, interactif et politique, invitant la sociologie de l’éducation et l’inégalité des chances sur les planches.
Après un court remarqué, Delphine Girard signe un premier long métrage sorti en salles le 10 avril. Un récit polyphonique autour d'un viol, qui empreinte le point de vue de trois personnages : celui de l'agresseur, de la victime et d'une témoin. Par son écriture subtile, la jeune cinéaste donne du relief à ses personnages et livre un message politique sur l’échec du système pénal.
Par jumel.sandra
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Après les mots, Christine Angot veut s’emparer de l’image, renverser la charge de la honte. Entre les entretiens, le documentaire « Une Famille », sorti en salles le 20 mars, rediffuse un extrait de l’émission de Thierry Ardisson, « Tout le monde en parle ». On y retrouve une mécanique patriarcale décomplexée qui n’a cessé d’essaimer depuis et qui vaut aujourd’hui à l’animateur la Légion d’honneur.
Paru en 2003, « Une saison de machettes » de Jean Hatzfeld offre une plongée profonde et déchirante dans l'horreur du génocide rwandais de 1994. À travers les témoignages bruts de tueurs, le journaliste spécialiste des zones de conflits tente de se frayer un chemin de compréhension. Il cherche à décortiquer les motivations et les conséquences de ces déchaînements de violence.
Quotidien d’une famille aryenne épanouie aux portes d’Auschwitz. Glazer nous plonge dans la zone de confort des Höß et crée les conditions de notre complicité. En filigrane, « La Zone d’intérêt » concentre le fiel de nos lâchetés.
Dans « L'innocence » Hirokazu Kore-Eda dessine une mosaïque complexe de petits cinémas intérieurs. Primé pour son scénario à Cannes le film sublime le pouvoir de la narration, nous laissant déjouer les intrications des relations humaines au sein d'une société aliénante. Face aux obsessions des adultes, le film explore l'innocence de l'enfance et la capacité de l'imaginaire à libérer ou enfermer.
Une odyssée féministe et fantastique à la confluence d’influences mythologiques et modernes : « Pauvres créatures » de Yórgos Lánthimos bouscule nos représentations. Quand le réel est violemment absurde, il n'y a peut-être qu'une belle allégorie de la libération féminine pour nous présenter le miroir de nos errances ?
Par jumel.sandra
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Bilan 2023 : « Triste tigre », phénomène de la rentrée littéraire, triomphe avec les prix Fémina et Goncourt des lycéens. En réaction aux viols qui ont marqué son enfance, Neige Sinno reprend le contrôle narratif avec une précision étourdissante. Ce témoignage et son rayonnement appuient le rapport de la CIIVISE et ses 82 mesures pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants.