Par leslie kaplan
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[Rediffusion] Récemment, je suis tombée sur une citation de la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher... Il y a beaucoup de façons de caractériser le capitalisme actuel. À toutes définitions politiques et économiques, je propose d'ajouter la notion de grotesque.
Par leslie kaplan
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«Tout le monde s’en souvient: ce matin-là au réveil la nouvelle tournait en boucle, quelqu’un était tombé en dehors de la Terre. Pas dans un trou, pas dans une crevasse, pas dans un abîme. Non, en dehors, à l’extérieur, au-delà. Et c’était la preuve matérielle, irréfutable, de ce qu’on observait déjà depuis un certain temps: la Terre n’était plus ronde, elle avait été aplatie...» Une nouvelle inédite de Leslie Kaplan.
A des situations inextricables, régies par un ensemble de règles arbitraires, pire, incompréhensibles, voire inconnaissables, on applique souvent l’adjectif « kafkaïen ». Mais est-ce le seul aspect du monde de Kafka ?
Le capitalisme, où seul compte ce qui se compte, ce n’est pas seulement la simplification, le rejet de la complexité. C’est aussi la perte de sens, l’absurdité générale de tout. Que signifie le mot travail aujourd’hui ?
Le néolibéralisme est bien le stade grotesque du capitalisme, qui a besoin de définitions simplistes et excluantes.
On pense comme on achète. J’aime, j’aime pas. «L’identité» c’est ceci et pas cela. Mais ne pas oublier que de la définition à l’insulte il n’y a qu’un changement de ponctuation. Juif. Juif ! Musulman. Musulman !
Je me permets de relayer après d'autres le texte écrit par l'historien Henry Rousso, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire du régime de Vichy. Il a été retenu une dizaine d’heures le 22 février par les autorités américaines à l’aéroport de Houston, menacé d'expulsion alors qu’il se rendait à un colloque dans une université texane.
Un personnage grotesque, ignorant et éructant, se pavanant sur la scène du monde, un menteur acharné la main sur le cœur, tous ceux pour qui le pouvoir veut dire « moi c’est moi et toi tais toi »… que faire avec ça ? Déjà sortir de la sidération, de l’accablement, se décoller, se détacher, ouvrir la pensée. La fiction peut être un des moyens pour ça.