Je partage ici ces lignes écrites dans la tristesse, à la mémoire de Soulitte, mon voisin et ami durant plus de vingt-cinq ans. Il fut la voix du Rif, une voix libre et fraternelle que la violence a voulu éteindre. Cet hommage est aussi celui d’un médecin qui, jusqu’au dernier moment, n’avait pas perdu espoir de le voir revenir à la vie.
Le drame de Soulitte, chanteur rifain populaire, a bouleversé tout un pays. Victime d’un acte criminel, il incarne aujourd’hui la douleur et la dignité d’une région trop souvent réduite au silence.
Depuis huit jours, la jeunesse marocaine marche pacifiquement dans toutes les villes du Maroc. Elle ne porte pas de slogans partisans, pas de drapeaux idéologiques, seulement des mots simples : dignité, travail, santé, justice sociale, lutte contre la corruption…
Depuis deux jours, de jeunes Marocains de la Génération Z , descendent dans la rue pacifiquement pour revendiquer: éducation, santé et emploi. Pourtant, au lieu d’ouvrir un dialogue, le gouvernement a choisi de répondre par la répression, renforçant le fossé entre les autorités et une génération qui réclame simplement d’être entendue.
Le Rif pleure Ahmed Zefzafi, père du leader du Hirak du Rif. Figure de dignité et de courage, il avait porté inlassablement la cause de son fils Nasser et des détenus rifains. À Alhoceima, des voix s’élèvent pour demander un geste fort : la libération des prisonniers du Hirak et une véritable réconciliation avec le Rif.
Dr Mhamed Lachkar/Tanger
Le centième anniversaire du débarquement espagnol à Alhoceima (septembre 1925) est un moment délicat pour les descendants des vaincus de la guerre du Rif. Se taire reviendrait à laisser s’imposer un récit unique, celui des vainqueurs.
Ce texte que je viens d’écrire aujourd’hui constituera peut-être la préface ou la postface ou je n’en sais rien, de mon prochain livre : «"Abdelkrim d’exil en exil "