Le Rif pleure Ahmed Zefzafi, père du leader du Hirak du Rif. Figure de dignité et de courage, il avait porté inlassablement la cause de son fils Nasser et des détenus rifains. À Alhoceima, des voix s’élèvent pour demander un geste fort : la libération des prisonniers du Hirak et une véritable réconciliation avec le Rif.
Dr Mhamed Lachkar/Tanger
Le centième anniversaire du débarquement espagnol à Alhoceima (septembre 1925) est un moment délicat pour les descendants des vaincus de la guerre du Rif. Se taire reviendrait à laisser s’imposer un récit unique, celui des vainqueurs.
Ce texte que je viens d’écrire aujourd’hui constituera peut-être la préface ou la postface ou je n’en sais rien, de mon prochain livre : «"Abdelkrim d’exil en exil "
Je profite de la présence du Président français aujourd’hui à Tanger pour inaugurer en grande pompe le lancement du premier TGV marocain, pour lui rappeler que le Maréchal Pétain, dont il vient de rendre hommage pour son action durant la première guerre mondiale, était également entre Verdun et Vichy responsable de la mort de milliers de civils marocains dans le Rif entre 1925 et 1926.
Mon livre n’est pas un témoignage de plus sur la guerre Espagne. Il est plutôt un roman historique qui laisse une large place à une fiction traversée par tout ce que j’ai pu récolter comme informations aussi bien d’un point de vue familial qu’historique. Il est surtout imprégné de ce que ma mémoire a pu préserver de ces fragments d’histoires que me racontait mon grand-père pendant mon enfance.
Les gouvernants de Rabat, par leur politique de fermeté et d'intransigeance, ont montré leur incapacité à prendre en compte les intérêts et les aspirations des rifains, mais aussi les intérêts et les aspirations de l'ensemble des marocains. Il faut des réponses aux revendications légitimes du Hirak et la répression n'en est pas une.
Aujourd'hui les efforts déployés par les défenseurs des droits humains viennent d'être récompensés , le détenu Rabii Ablak vient d'annoncer, il ya quelques instants, qu'il met fin définitivement à sa longue grève de la faim de 40 jours. Notre combat pour la libération des tous les détenus politiques continue.