Au cours de l’histoire les sociétés se sont organisées, centrées en général sur leur propre fonctionnement, rivalisant souvent avec leurs voisines, parfois jusqu’à les annexer ; un processus qui construisit par exemple le vaste monde chinois. Quelques-unes se sont convaincues d’avoir une mission universelle et de devoir convertir toute l’humanité à leur manière de vivre.
Les peuples chrétiens européens n’ont pas été les premiers à entreprendre des conquêtes lointaines assorties d’une volonté de faire adopter partout leur idéologie du monde. Leur tentative a été précédée par l’épopée arabo-musulmane. Elle ne fut politiquement qu’eurasiatique et finalement stoppée, mais elle ressurgit au-delà, sous des formes nouvelles, en opposition forte à l’emprise occidentale.
L’accélération mine nos sociétés, notre humanité, en raison d’outils de trop grande taille, trop nombreux, trop vite obsolescents. Illich a décrit, dans un ouvrage de 1973, les multiples composantes du gigantesque défi à relever pour instaurer une société conviviale. Son diagnostic a gardé toute sa pertinence et il est urgent de mettre en chantier la reconstruction conviviale qu’il propose.
La convivialité publiée par Illich en 1973, plutôt oubliée, vient d’être rééditée. En préface Hervé Kempf prévient : Illich « ne suit pas une argumentation continue, mais revient par ellipses sur les mêmes thèmes en les élucidant au fil de la lecture ». Pour aider le lecteur je me risque ici à simplifier le diagnostic d'Illich– l’accélération- puis son remède – la convivialité.
L’universalisme libéral, contredit par la non solidarité planétaire laisse 40% des êtres humains sans alimentation suffisante et le défi écologique sans réponse collective. L’esprit originel de la formation de sociétés protégeant leurs membres a mené à la constitution d’États-Nations, mais la survie de cette humanité morcelée est menacée au sein de ces États et par les conflits qu’ils se livrent.
Par Marc Humbert
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L’universalisme libéral, est contredit par la non solidarité planétaire laissant 40% des êtres humains sans alimentation suffisante et le défi écologique sans réponse collective. L’esprit originel de la formation de sociétés protégeant leurs membres a mené à l’éclatement mortifère de l’humanité en Etats aveuglés par leurs nationalismes et la compétition internationale à laquelle ils se livrent.
Par Marc Humbert
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Appel de quelques têtes de réseaux – convivialistes, dialogues en humanité, archipel citoyen des jours heureux, archipel de l’écologie et des solidarités, dans le sens de la primaire populaire, pour que cesse la dissémination des tentatives de résister à la déshumanisation droitière et que se ressoude sur un agenda éthique commun, un camp humaniste portant le soin des personnes et de la nature.
Par Marc Humbert
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Les principes convivialistes - commune naturalité, commune humanité, commune socialité, légitime individuation, opposition créatrice- avec l'impératif de maîtrise de l'hubris, semblent oublier ceux de la République : Liberté Egalité Fraternité. Il n’en est rien, en effet ces principes humanistes forment le socle nécessaire pour promouvoir la démocratie et le respect de l'égalité des êtres humains.
La prétention à l’universalisme issue de l’humanisme de la Renaissance bute en particulier sur le fait que le traitement égal de tout un chacun en raison de sa condition humaine est refusé aux femmes. Cette situation inique est bien antérieure à l’émergence et à la domination de la logique libérale qui pour le moins n’a pas su nous libérer des racines du patriarcat.
La philosophie des Lumières prétendait penser l’universel. Sa mise en application politique, guidée par la logique libérale, a promis à toutes et à tous, une émancipation individuelle dont reste exclue une grande partie de l’humanité. Cette prétention à l’universalisme pourtant issue de l’humanisme de la Renaissance, a buté sur la résistance du patriarcat et le renforcement du nationalisme.