Caméras oubliées, téléphones curieux, micros ouverts... la technologie opère en continu sur le monde ... Elle porte des témoignages bruts irréfutables qui finissent par arriver sur la toile. Puis vient le débat sur l'interprétation : un conflit sémiotique dans lequel les protagonistes pratiquent l'esquive, la dénégation ou la justification en « contexte » ... L'enjeu pour les acteurs c'est d'obtenir du sens commun au mieux, un arbitrage favorable, au pire, un non-lieu ... Mais le signe, créé directement par le réel, reste et restera pour toujours un doigt pointé sur ceux qu'il représente ...
Divine surprise pour Luc Chatel, le nouveau ministre de l'Education Nationale : à l' Intermarché de Villeneuve-le-Roi, au rayon des fournitures scolaires, un commando de ménagères avisées, salariées du lieu priées de se trouver là.
Les lettres de l'alphabet constituent un répertoire universel de formes géométriques. Chacune d'elles peut donc être utilisée pour créer une image mentale de tout objet auquel elle ressemble. Grâce à elles, on est toujours quasiment sûrs de rencontrer la compréhension du sens commun. Les économistes ne se sont pas privés de les utiliser pour communiquer leurs prévisions sur le devenir de la crise. Inventaire exhaustif et valeur de connaissance …
La polémique au sujet du rappeur Orelsan figure dans les rubriques "Culture" de pratiquement tous les organes de presse, des infos et débats TV. La question posée par "Sale pute" est in fine de savoir s'il est possible aujourd'hui de donner une définition explicite de la culture. Peut-on affirmer avec quelque certitude qu' un objet est culturel ou une personne est cultivée? Orelsan, demande l'arbitrage du Ministre de la Culture lequel "ne voit rien de choquant, ni de répréhensible dans la chanson". On peut alors se demander à bon droit s'il subsiste des objets, ou des pratiques qui ne se sont pas de la Culture … Où donc est passée l'inculture ?
Le Président Sarkozy n'était pas présent le 27 février 2008 à 17h49 à la gare Saint-Charles de Marseille. Et pourtant il s'est trouvé quelqu'un pour crier “Sarkozy, je te vois !” à l'adresse de policiers qui effectuaient un banal contrôle d'identité. Cette personne n'a pas été conduite dans un hôpital psychiatrique mais dans un commissariat de police et inculpée de “tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d'autrui” . Certes, on s'est penché sur le trouble de l'espace public mais qu'en est-il de l'hallucination visuelle ?
Dans un reportage télévisé diffusé pendant la campagne de la présidentielle de 2007 une séquence était consacrée au vote des “petites gens”. La scène se situait, semble-t-il, dans le nord de la France. Un homme, d'apparence simple, apparaît d'emblée à l'image découpant un rôti de porc, très gras, pour autant que l'on puisse en juger. Tout en tranchant dans le rôti qui grésille encore, il se déclare smicard, père de cinq enfants et nous informe que sa femme qui apparaît brièvement à l'image en train de repasser du linge a perdu son emploi.
Le sens accordé aux fameuses “discussions de café du commerce” prête précisément à discussion, et à ce titre mérite assurément d'être confronté au sens commun. Elles sont considérées par les intellectuels comme le degré zéro de l'expression politique, le sommet de la banalité “beaufique”.
Premier tour des municipales de mars 2008 à Perpignan : divine surprise ! Avec seulement 38,8 % le maire sortant, héritier d'une dynastie au pouvoir depuis 50 ans, donné largement favori peut être battu ! La pression populaire contraint ses opposants de gauche à s'unir. L'issue est incertaine. On vote. Les résultats qui parviennent et s'accumulent inclinent fortement vers une reconduction de l'équipe sortante. Soudain : coup de tonnerre ! Une chaussette vient de changer le cours de l'Histoire de Perpignan … Enfin, c'est ce qu'on croit …