La pluie ravage le nouveau camp dans lequel ont été « relogés » les rescapés de l’incendie de Moria. Il continue d’abriter de jeunes enfants, des personnes âgées, des malades qui se remettent d’une hospitalisation, des nouveau-nés.
Près d’une semaine après l’incendie du camp de Moria, nombre de bénévoles, employés d’ONG et journalistes se voient refuser l’accès à la zone où les réfugiés ont installé leurs tentes. Les distributions de nourriture sont sporadiques et insuffisantes. L’absence de sanitaires laisse présager une catastrophe. A Mytilène, la police traque ceux qui se seraient échappés de la rue.
Visite à Lina, qui vit désormais, comme les milliers d'autres rescapés de l'incendie de Moria, au bord de la route qui relie le camp à Mytilène. «On est mieux ici, plus visibles, plus forts. On sait qu’ils feront pression sur nous en supprimant les distributions de nourriture, pour nous “inciter” à rejoindre le nouveau camp. On connaît leurs techniques. On ne s’y pliera pas. On n’a pas survécu pour rien.»
Dans la nuit de mardi à mercredi, le camp de Moria, qui abritait environ 13 000 personnes, a brûlé, jetant sur les routes ses habitants qui n'ont nulle part où aller. Les habitants de Moria sont les damnés de la terre depuis trop longtemps. Leur résilience et leur force nous donnent des leçons d’humanité chaque jour. Jusqu’à quand continuera-t-on de tester leur résistance ?
Depuis quelques jours les affrontements se succèdent sur l'île de Lesbos alors que la Turquie ouvre ses frontières et que la Grèce tente de protéger les siennes. On tire sur les bateaux qui tentent d'accoster. Et des militants d'extrême-droite agressent les étrangers, réfugiés et bénévoles des ONG.
Lesbos, 2017. Ce qui ne devait être qu'un point de passage s'est transformé en prison. Au nord de Mytilène, le camp de Moria atteint un niveau de surpopulation jamais atteint, entraînant une situation humanitaire alarmante.