Se portraiturer en ombre, c’est choisir l’effacement plutôt que l’exposition. Silhouette mouvante projetée au sol, l’image dit « je suis là » tout en se dérobant : identité fuyante, modelée par la lumière, entre présence et disparition. Un autoportrait sans narcissisme où l’essentiel reste entrevu, jamais possédé.
Le site des Cahiers du Tanargue continue de s’étoffer. De nouvelles voix, sensibles et singulières, se sont jointes à l’élan.
Des textes, des images, des pas lents posés sur des chemins de brume, de lumière ou de mémoire.
Et si chaque photographie était une île ? Non pas un minuscule continent autonome, mais un fragment de terre entouré de courants, attentif aux marées qui le relient à d’autres rivages. Imaginer nos images ainsi, c’est déplacer le centre de gravité du geste photographique : on ne possède plus un territoire figé, on navigue dans une constellation vivante.
Depuis sa fondation, Israël s’est appuyé sur la mémoire de la Shoah pour légitimer son existence. Mais quand cette mémoire devient un outil politique servant à justifier l’occupation et l’effacement d’un autre peuple, une question cruciale se pose : peut-on sacraliser une douleur sans en nier une autre ?
À l’endroit où le temps se fissure, Matthias Koch cueille les éclats silencieux d’une apocalypse intime. Ses images, blessures vibrantes, suspendent le souffle entre chute et renaissance et demandent : que reste-t-il quand tout cède ?
Et si créer, c’était avancer sans plan ? Matthias Koch explore un processus photographique organique, où chaque image surgit sans préméditation. Peu à peu, elles forment un archipel : une constellation d’échos, de silences et de résonances. Un art du tâtonnement, où l’intuition guide le regard avant les mots.
À l’écart des grands centres et des formats dominants, Les Cahiers du Tanargue rassemblent photographes, écrivains et penseurs qui interrogent notre manière d’habiter le monde. Une revue en ligne libre et indisciplinée, ancrée dans les hauteurs de l’Ardèche mais tournée vers l’universel.