Belle aube sur les toits de la Ville Lumière. M se sourit. Heureuse d’être là. Pouvoir se laisser aller dans les bras de cette belle journée en perspective. Un moment très important. Pour le pays, le monde, et elle. Pas très souvent que M monte à Paris. Soudain, elle se redresse dans le lit. Les sourcils froncés.Où a-t-elle rangé sa carte magique ?
Quand le désir a quitté sa chair. Et que seule reste l’envie de disparaître. Ne plus rien dire. Sortir de soi et ne plus revenir. Marcher très vite. Vers où ? N’importe où, hors soi. Marcher sans se retourner. Avec un seul objectif : semer son histoire. Puis plonger dans le silence. Même les mots les plus forts sont impuissants. Autant se taire. Laisser la parole à sa colère muette.
Je suis sincère. Ma parole est vraie. Elle est honnête. Je ne suis pas là pour vous mentir. Ce n’est pas mon objectif. Mes mots sont vrais. Certes avec parfois de la colère. Ils débordent de temps à autre ma pensée. Mais jamais de haine. La haine est un sentiment qui m’est étranger. Quel est l’objectif de ma parole ? D’être juste. Contrairement à tu hais.
De quoi respirer encore un peu.Le ouf de soulagement d'un dimanche soir. Mais la nuit est toujours là. À l’horizon, pas d'horizon. Ni aube à venir. Une lueur fragile sous la poitrine du pays. Et peut-être un souffle sans lendemain. Juste un répit. Où se trouve le plus grand danger en ce moment ? Dans le camp de l’espoir. S’il est trahi, le répit implosera. Une implosion nationale ?
Yeux bleus. Comme ça que certains la surnomment. En croisant son regard bleu vif. D’autres l’appellent Blanche. Elle a plusieurs surnoms. Au gré des passages d’humains sur son territoire. Un espace partagé depuis des années avec sa génitrice. Son identité officielle est Nova. La seule fille de Bossa. Elle a été élevée avec quatre frères. Son histoire a très mal débuté.
La question du siècle ? Nul besoin de la poser. Elle est déjà présente. Partout et tout le temps. A chaque instant, cette question peut venir couper une conversation. Générer un silence gênant et chargé de suspicion. Comme très bien incarné à travers cette vidéo. Elle m'a bien fait marrer. Et gamberger. Quel est le sous-entendu de cette vidéo ?
Inscrite dans nombre de regards. C’est la marque de fabrique de toutes les jeunesses. Une impatience de vivre.Des anciens, désormais renommés seniors, ont aussi cette impatience Plus le temps d’attendre. Demain, c’est trop loin.Dans une même forme d’impatience d’être. Se traduit-elle désormais dans les ronds-points jaunis et les urnes ?
Faut-il se méfier à nouveau ? La question se pose. Désormais, le retour de la parano. Avec bien sûr des erreurs de ressenti ; pas dix millions de racistes et d'antisémites dans ce pays. Mais certains se lâchent ici ou là en douce France. Avec des mots ou des regards. Comme tout à l’heure dans le TER? Réalité ou mauvaise interprétation de ma part ?
La douleur des gens heureux. Elle est très difficile à voir. Contrairement à la souffrance plus ou moins affichée des gens malheureux. Comment alors la reconnaître ? Souvent au sourire retenu. Pourquoi le retenir ? Pour qu’il ne détonne pas dans le tableau sombre. Rester dans la noirceur ambiante.Baisser le rideau sur sa joie.
Surdiplômé de l'échec. Mon métier c’est de perdre. Pas le seul. Nous sommes des millions dans ce cas, dans notre pays. Et quelques milliards sur la planète. Et tu sais pourquoi ? Parce que nous sommes de vrais rêveurs. Naïfs des urnes à perpète. Fidèles et dévoués. Toujours à attendre un pourliche pour service rendu à la République.