Par nadia kamali
| 10 commentaires
| 43 recommandés
Ce dessin est le frottement de trop. Il réveille les blessures de l'enfance, de la télé des années 80 au zoo humain de Nantes. L’humour ne peut être une « lessive symbolique » effaçant l’archive coloniale. Je dénonce ici une « paresse graphique » qui réduit la pensée au corps. Pour Rokhaya et pour nous toutes : la mémoire des images ne s’efface pas d’un trait de crayon.
Par nadia kamali
| 7 commentaires
| 21 recommandés
Sélectionné à Cannes et choisi pour représenter l’Espagne aux Oscars, Sirât révèle moins un débat esthétique qu’un rapport de force structurel. À partir d’un malaise intime face au film, ce texte interroge les circuits de financement, les comités de sélection et les hiérarchies implicites qui marginalisent durablement les cinéastes marocains au profit des réseaux européens.
Par nadia kamali
| 3 commentaires
| 20 recommandés
Dans une salle de formation, j’ai croisé des mots impeccables et des collègues éreintés. Ce contraste m’a sauté au visage : il ne manque pas des protocoles, il manque du regard. Le système parle de prévention ; les travailleurs parlent de survie.
Par nadia kamali
| 5 commentaires
| 27 recommandés
Le capitalisme moderne a trouvé mieux que l’exploitation : la gratitude. Il ne demande plus qu’on travaille, mais qu’on aime ça. C’est l’histoire d’une désillusion devenue lucidité, et d’un mot « syndicalisme » qu’on croyait démodé et qui revient battre dans les veines.
Par nadia kamali
| 9 commentaires
| 21 recommandés
Au Maroc, l’urgence se paie en dirhams et en silence. Héritage colonial, corruption huilée, fatalisme comme anesthésie : l’hôpital est devenu théâtre de la survie. Puis, depuis peu, des écrans se lèvent, des jeunes filment et diffusent, brisant la résignation. Dans ce tremblement commun, un "nous" fragile s’esquisse. Et notre gouvernement actuel se devra de répondre à cette colère digne et nue.
Par nadia kamali
| 13 commentaires
| 55 recommandés
Voir Sarkozy condamné, lever son verre à la mort de Le Pen, s’avouer soulagé devant l’effritement des intouchables. Rire quand certains chutent n’est pas de la cruauté mais un souffle repris. Ce texte dit sa Schadenfreude et déroule la litanie des mots qui salissent, des figures qui vacillent et des statues qui se fissurent enfin.
Par nadia kamali
| 12 commentaires
| 25 recommandés
Le capitalisme nous aura donc tout vendu : la lessive, le bonheur, et désormais la parole elle-même. Un abonnement mensuel pour remplacer la contradiction par un code. Les familles rétrécissent, les voisins se taisent, les enfants demandent du muscle en public et du sucre en privé. Reste à savoir : qui est le monstre ? La machine qui flatte, ou nous qui l’avons réclamée ?
Par nadia kamali
| 5 commentaires
| 24 recommandés
Le nouveau dogme d'aujourd'hui s’appelle l’inéluctable : Trump serait « la voix du peuple », l’IA « l’avenir », la Palestine « un conflit complexe ». Même mécanique : dépolitiser, naturaliser, résigner. Démythifier devient vital. Bloquer, résister, c’est réintroduire du choix dans un monde qui prétend n’en laisser aucun.
Je n’ai pas vu un film. J’ai traversé le Sirat. Et je ne suis pas certaine d’en être revenue. Des corps en transe, l’adhan dans la brûlure du soleil, puis les wagons. Pas Gaza, pire : notre silence. Sirat ne montre pas. Il confronte. Il nous force à regarder ce que l’on évite. Ce soir-là, j’ai suffoqué. Et vous, le Sirat, vous laissera-t-il passer ?
Par nadia kamali
| 3 commentaires
| 21 recommandés
Pendant qu’El Khatib fait entrer la mémoire maghrébine au Grand Palais, la République continue de trier aux guichets, d’expulser aux aéroports et d’humilier en commission parlementaire. J’ai dansé hier soir, pas pour remercier, mais pour rappeler que nos récits ne sont pas décoratifs. Ils sont politiques. Et on ne les rangera plus jamais dans un coffre.