Par nadia kamali
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Le capitalisme nous aura donc tout vendu : la lessive, le bonheur, et désormais la parole elle-même. Un abonnement mensuel pour remplacer la contradiction par un code. Les familles rétrécissent, les voisins se taisent, les enfants demandent du muscle en public et du sucre en privé. Reste à savoir : qui est le monstre ? La machine qui flatte, ou nous qui l’avons réclamée ?
Par nadia kamali
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Le nouveau dogme d'aujourd'hui s’appelle l’inéluctable : Trump serait « la voix du peuple », l’IA « l’avenir », la Palestine « un conflit complexe ». Même mécanique : dépolitiser, naturaliser, résigner. Démythifier devient vital. Bloquer, résister, c’est réintroduire du choix dans un monde qui prétend n’en laisser aucun.
Je n’ai pas vu un film. J’ai traversé le Sirat. Et je ne suis pas certaine d’en être revenue. Des corps en transe, l’adhan dans la brûlure du soleil, puis les wagons. Pas Gaza, pire : notre silence. Sirat ne montre pas. Il confronte. Il nous force à regarder ce que l’on évite. Ce soir-là, j’ai suffoqué. Et vous, le Sirat, vous laissera-t-il passer ?
Par nadia kamali
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Pendant qu’El Khatib fait entrer la mémoire maghrébine au Grand Palais, la République continue de trier aux guichets, d’expulser aux aéroports et d’humilier en commission parlementaire. J’ai dansé hier soir, pas pour remercier, mais pour rappeler que nos récits ne sont pas décoratifs. Ils sont politiques. Et on ne les rangera plus jamais dans un coffre.
Par nadia kamali
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Pendant que Gaza s'effondre et que l’Iran s’embrase, je regarde quatre prophètes libertariens jouer à Rome 2.0 sur une montagne. Pas de sang, des tokens. Pas d’armée, des deepfakes. Mountainhead n’est pas un film : c’est un écran tendu de notre actualité, où la liberté se vend, l’enfant se code, et ces guerres d'aujourd'hui, un bug rentable.
Par nadia kamali
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L’IA écrit. Trop bien, parfois. Elle rassure, elle enveloppe, parle sans heurts. Et nos élèves, peu à peu, s’y abandonnent. Que leur reste-t-il à apprendre, quand la machine formule mieux qu’eux ? Peut-être ceci : le goût du doute, de l’imperfection, d’une pensée qui cherche et qui tremble, qui ose mal dire plutôt que trop bien simuler.
Par nadia kamali
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Lors d’un bord plateau, un spectateur s’étonne : pas d’acteur noir dans une pièce sur la Négritude ? La réponse, magistrale, interroge une obsession contemporaine : faut-il être pour pouvoir dire ? À l’heure où le visible semble primer sur le sens, le théâtre de Layla Metssitane rappelle que l’identité n’est pas un costume.
Par nadia kamali
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Louis Ier défile sur les plateaux. Héritier tranquille d’un nom devenu capital. D’autres, sans nom, dorment en cellule pour une menace désespérée. Inspirée par Léviathan de Lorraine de Sagazan, jouée à l’Odéon, ce billet interroge nos institutions quand elles cessent de garantir l’égalité. La République encense-t-elle ses princes, pendant qu’elle expédie ses sujets ?
Alors que le Maroc est à l'honneur en France en ce moment, ce billet raconte ce moment suspendu, entre visibilité nouvelle et crainte de la chute. Quand nos noms résonnent sans malaise mais la question demeure : que disent-ils vraiment de nous ? Et surtout, que taisent-ils ? Une histoire entre deux rives, entre espoir fragile et lucidité.
Dans certains lieux de travail, poser une question devient un acte de rébellion.
La critique est mal vue, la loyauté exigée, et le simple fait de vouloir mieux, suspect. Quand revendiquer un droit passe pour une attaque, il ne reste qu’une issue : parler. Ensemble. Fort. Et refuser de se taire quand le silence abîme.