À première vue, rien ne permet de rapprocher un lycéen de seconde d'un apprenti. L'un est élève de l'EN, l'autre est salarié d'un employeur. Si ce n'est qu'aujourd'hui, la politique libérale du gouvernement a fait de l'entreprise le passage obligé pour se former. C'est ainsi que des milliers d'élèves et d'apprentis débarquent dans les entreprises, sans que celles-ci n'y soient vraiment préparées.
Malgré les coûts publics exorbitants et les dérapages pédagogique et financier, l’exécutif continue à soutenir le dispositif de réforme de l’apprentissage qui prétend faciliter l’insertion professionnelle des jeunes.
Il n’y a décidément plus de projet ni d’ambition pour la formation professionnelle des jeunes. La privatisation des centres de formation d’apprentis (CFA) en est une illustration.
Le gouvernement annonce, fin 2024, que l’aide aux employeurs d’apprentis sera d’un montant de 5 000 euros pour l’embauche d’un apprenti pour les entreprises de moins de 250 salariés et de 2 000 euros pour les autres entreprises. Une décision qui tombe avant même le discours de politique générale du premier ministre et sans donner la parole aux représentants du peuple et aux partenaires sociaux.
La loi Avenir professionnel, promue par Emmanuel Macron et portée par Muriel Pénicaud, ancienne ministre du travail, a été conçue par le Medef. Sa mise en application a entraîné des dérives pédagogiques et financières comme l’a mis en évidence Complément d’enquête sur France 2. C’est devenu une aubaine pour les promoteurs de l’apprentissage comme Galiléo.
Sous l'effet d’un énorme soutien financier, l'apprentissage a vu doubler ses effectifs depuis l'arrivée de Macron. Et tout le monde de se gargariser de ce succès quantitatif ! Mais qu'en est-il du qualitatif? Dans ce domaine c'est le grand silence. Or il y a beaucoup de choses à dire d'autant plus qu'il s'agit de la formation de nos jeunes. Christian Sauce en fait ici une analyse sans complaisance
Pour Christian Sauce, ardent défenseur de l'enseignement professionnel sous statut scolaire, Emmanuel Macron ne cesse d'encenser et de réformer le lycée professionnel pour mieux le transférer, d'abord aux Régions, puis à la formation professionnelle patronale dans les CFA ! Ses alertes ont souvent précédé la réalité des faits ! Raison de plus pour rester vigilant !
Autrefois, on avait considéré comme un progrès la mise en place de l'école obligatoire pour accueillir les enfants d'ouvriers et les soustraire à l'usine et au patronat ; aujourd'hui c’est l'entreprise qui s'installe dans l'école pour en tirer le maximum de profit et exploiter les élèves des Lycées Professionnels.
Ce jeudi, Emmanuel Macron va présenter sa seconde réforme du Lycée Professionnel. Sans avoir évalué la précédente de JM Blanquer de 2018 ! Son modèle de référence va être la réussite quantitative de la réforme de l'apprentissage. Sans jamais parler de son bilan qualitatif ! Or c'est là où tout se gâte !
Ce jeudi, Emmanuel Macron va présenter sa seconde réforme du Lycée Professionnel. Sans avoir évalué la précédente de JM Blanquer de 2018 ! Son modèle de référence va être la réussite quantitative de la réforme de l'apprentissage. Sans jamais parler de son bilan qualitatif ! Or c'est là où tout se gâte !