Médecin, Professeur agrégé de cardiologie, enseignant à l'universitaire de Douala au Cameroun, Médecin des hôpitaux de France
Santeny (France) et Douala (Cameroun) - France et Cameroun
L’émotion généralisée qu’a suscité le décès de l’ex-Président Tchadien Hissène Habré démontre que les africains ont de l’empathie pour leurs dictateurs. Cette anomalie comportementale qui relève de la fascination à son dictateur s’appelle le syndrome de l’Africain. Les raisons de la polémique née de la double nationalité d’Eto’o fils, candidat à la tête de la FECAFOOT, illustre ce constat.
La position latérale de sécurité (PLS) est un reflexe de survie dont a recours la vaste majorité des personnes devant une perte de connaissance prolongée. Or, cette position de sauvetage n’est salvatrice que pour une victime inconsciente qui respire. Qu’est-ce que la PLS ? Son intérêt ? Quand ne pas y faire recours au risque de précipiter la mort ? Petite leçon de réanimation cardio-pulmonaire.
La quête au scoop de l’information, dans un contexte de course contre la montre dictée par les réseaux sociaux, a basculé le journalisme d’investigation vers un journalisme d’émotion. L’impérieuse nécessité de solutions miraculeuses anti-coronavirus dont sont demandeurs les seigneurs des réseaux sociaux a rangé ce journalisme émotif au côté des nouveaux gourous des médicaments anti-Covid-19.
Si les millions d’inventions médicales mondiales refusaient de publier leurs travaux, serions-nous encore vivant ? NON ! Aucune autorisation de mise sur le marché (AMM) n’est délivrée sans publication des résultats du candidat-médicament…sauf en Afrique. Extrapoler la valeur d'un brevet d’invention à la preuve d'efficacité ouvrant droit à l'AMM est un saut qualitatif scientifiquement malsain
Le coronavirus est une sacrée opportunité pour discuter de la place de la recherche médicale africaine en générale et de sa pharmacopée traditionnelle dans l’amélioration de la santé publique du monde. Autant les africains se soignent avec les produits venus d’ailleurs, autant les découvertes africaines peinent à franchir les frontières du pays producteur. Autopsie d’un retard civilisationnel.
La mort subite est évitable chez le sportif, à condition d’une détection des signes précoces. Or l’ensemble des nombreux outils diagnostics ne permet d’élucider la cause potentielle de décès que dans moins de 70% des cas. Il est donc nécessaire d’imposer aux sportifs la formation aux gestes de secours dont la précocité d’administration (< 3 min) sauve la vie et évite les séquelles neurologiques.
Francis Ngannou est champion du monde de boxe. Les exploits des sportifs africains suscitent une solidarité furtive des peuples éternellement divisés. L’héritage esclavagiste a une fois de plus été temporairement mis en berne par cet exploit extraterrestre, en attendant le prochain héros solitaire. Un pis-aller dont se contente un continent refusant de rentrer dans l’histoire civilisationnelle.
A l'heure où le monde peine à gérer la seconde vague du coronavirus, nonobstant les prédictions faussement rassurantes du Pr Didier Raoult, un bilan sur le rôle controversé de ce médecin star des réseaux sociaux mérite d’être abordé. Le recul sur la pandémie plaide largement en défaveur de ce docteur au discours fallacieux mais plaisant.
La course au meilleur traitement du coronavirus a amorcé une étape décisive à la faveur de l’hospitalisation du Président américain. Jadis grand adepte de l’hydroxychloroquine, D. Trump fut soigné par un cocktail de médicaments venus d’ailleurs. L’Amérique, première puissance scientifique du monde a dit non aux approximations du "plus grand scientifique du monde" et sa cohorte de Mohicans.
L’Afrique participe à hauteur de 2,4% à la conduite des essais cliniques dans le monde. C’est dire si derrière chaque médicament sauvant au quotidien un malade africain, moins de 3 fois sur 100 l’Afrique y a participé comme « cobaye ». l’Afrique consacre une part insignifiante de son budget à la santé (moins de 5%), c'est dire si la part allouée à la recherche médicale fait de l'Afrique un nain.