Vladimir Poutine fonçant dans une voiture noire vers le lieu de l’inauguration présidentielle, au milieu d’un centre-ville absolument désert, vidé de sa population, les bouches d’égout scellées, le métro fermé, les habitants interdits de fenêtres.
« Bonjour, ma question est la suivante : le désaveu de Sarkozy est-il lié au fait qu’il ait des origines étrangères ? » Je suis invitée à commenter les résultats du premier tour des présidentielles françaises sur Radio Era, la France Inter ukrainienne. On est en prime time et, pendant près d’une heure, les questions des auditeurs fusent, nous laissant à peine, avec le présentateur, le temps d’en placer une.
Dans la piscine d’un centre de remise en forme luxueux de Kiev, en Ukraine, un homme se noie. Corpulent, pris d'un malaise cardiaque, l’homme suffoque et s’enfonce sous l’eau. Il n’y a aucun secouriste dans la salle, alors ce sont d’autres nageurs qui le tirent sur le bord de la piscine. On appelle une ambulance, elle met longtemps à arriver, l’homme meurt avant que les secours n’aient pu agir. Le scandale éclate très vite après, dès qu’on réalise que le nageur noyé était un député du parlement ukrainien.
Voici une chaine de télévision russe de seconde zone, MuzTV, un jeu télévisé de seconde zone appelé « Follement belle » où il s’agit pour des équipes de garçons de deviner ce que répondront les équipes de filles à telle ou telle question de culture générale. Le présupposé de l’émission est que les femmes ont une logique qui n’est pas celle des hommes. Allez, soyons francs : le présupposé de l’émission est que les femmes sont bêtes. Les jeunes filles sont toutes plus jolies et plus idiotes les unes que les autres ; ça fait partie du jeu, sinon ce ne serait pas drôle.
Voilà plusieurs jours que la Russie est en apesanteur.Le moment de flottement lorsqu’on sait qu’on tombe, mais qu’on n’a pas encore touché le sol. L’interminable seconde avant le premier cri d’un nouveau-né. L’ébahissement devant l’injure.
C’était avant le dépouillement, avant l’annonce de la victoire de Poutine, avant ses larmes sur la place du Manège. Il était minuit à Paris et huit heures du matin dans l’Extrême-Orient russe. Les bureaux de vote ouvraient, équipés pour la première fois de webcams, jusque dans les coins les plus reculés du pays. 91.000 caméras en tout.
Quand le pétrole se sera épuiséTu vivras de nouveau avec moiQuand le gaz se sera envoléTu reviendras au printemps dans mes bras Nous planterons des forêtsNous serons les rois des cabanesQuand tout sera épuiséSauf le produit intérieur de l’âme
Les élections présidentielles russes ont donc eu lieu.Là, mon cher lecteur, vous vérifiez la date de mon billet en vous demandant si vous n’avez pas manqué quelque chose. Comment, vous ne vous en êtes donc pas rendu compte ?
Elles ont les cheveux soigneusement montés en meringue, les lèvres soulignées d’un rouge gras, les colliers impeccablement assortis à leurs chemisiers, elles ont des poitrines plantureuses, des vestes strictes, et surtout des voix de métal qui vous glacent les entrailles.